Rad Rogers de son vrai nom Ricardo Rodriguez, est un jeune garçon fan de jeux vidéo. Après que sa mère l’ait sermonné sur son utilisation abusive de sa console, le jeune garçon est soudainement réveillé au bout milieu de la nuit par sa console et son téléviseur qui se mettent en marche. Il se retrouve alors soudainement aspiré par ce dernier et projeté en plein milieu d’un jeu vidéo.
Sa fidèle console prénommée Rusty se transforme alors en compagnon de voyage, un sac à dos doté de parole et de poings, et apprend à Rad que l’arbre qui régit ce monde numérique traverse une mauvaise passe. Pour faire face aux habitants de ce monde quelque peu énervés, Rad reçoit un blaster et en route pour l’aventure.
Rad Rogers est issu d’une campagne Kickstarter pour la version PC et se voit donc porté aujourd’hui sur PS4 et Xbox One. Il se veut un hommage aux jeux de plateforme des années 90 tout en proposant un soupçon de modernité. Réussi-t-il son pari ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir.
Un titre au langage imagé
Dès les premiers instants, le ton est donné. Le jeu vous propose d’opter entre deux niveaux de langage, un réservé aux plus jeunes et l’autre plus fleuri, Rusty n’étant pas avare d’anecdotes osées et d’insultes. Les personnages non joueurs ne sont pas en reste et on notera çà et là quelques références aux jeux vidéo emblématiques de l’époque. Un bon point pour l’ambiance donc.
Le titre est un mix d’action et de plateforme. Rad dispose donc d’un saut classique et d’une puissance de feu via son blaster qui pourra gagner çà et là quelques bonus pour augmenter temporairement sa puissance (tir plus rapide, grenade, laser…). Rusty fournit quant à lui la possibilité de se battre au corps à corps à l’aide de ses poings. Il utilisera pour cela sa jauge de pixels que vous pourrez recharger en ramassant les items laissés par les ennemis vaincus. Rusty vous permettra également de vous agripper aux bords des plateformes, bien utile lorsque votre saut est un peu juste. Vous aurez la possibilité de locker vos ennemis à l’aide d’une gâchette et de tirer à l’aide du stick droit ou d’un bouton. Un petit coté twin stick shooter donc. Malheureusement, on ne peut pas dire que les ennemis soient les plus intelligents du monde et il suffira bien souvent de se placer idéalement pour faire carton plein sur des ennemis qui peuvent se montrer léthargiques.
Un level design intéressant
La partie plateforme est la plus intéressante du titre. Même si le jeu est plutôt court (une dizaine d’heures) les niveaux sont plutôt longs et le level design intéressant. Celui-ci n’hésite pas à faire appel à la verticalité et la recherche des 4 pièces nécessaires pour quitter le niveau est très agréable. Le titre contient également un certain nombre d’objets à collecter et de zones secrètes qui permettront aux complétistes de rallonger la durée de vie. Afin de briser un peu la monotonie, vous devrez par moment rejoindre le pixelverse, un monde parallèle fait de pixels dont Rusty sera le protagoniste. Le pixelverse permet à Rusty de faire apparaitre des plateformes ou de supprimer des obstacles qui empêchent la progression de Rad de l’autre côté du pixelverse. Il s’agit le plus souvent de mini-labyrinthes où Rusty devra se frayer un chemin en corrigeant des ennemis et en évitant les chocs avec les éléments du décor afin d’économiser sa jauge de pixels nécessaire pour mener à bien sa mission. Vous aurez également pour mission de résoudre quelques puzzles qui vous offriront un peu plus de challenge.
La direction artistique de Rad Rogers est à l’image de sa réalisation. Dynamique elle fourmille de couleurs (peut être parfois trop) et de détails. L’effet pour mettre en avant les zones du pixelverse est très bien réalisé avec le décor qui se pixellise et il m’est arrivé plusieurs fois de faire des allers-retours juste pour en déclencher l’effet. Les niveaux vous feront traverser tour à tour des environnements tels que des marais, des grottes avec la présence de cascades pour offrir une certaine variété à l’ensemble. Les musiques mélangeant rock et synthé collent bien à l’action et au style de jeu auquel Rad Rogers veut faire référence. Le titre dispose également d’un mode photo qui semble s’imposer comme un standard à notre époque.
Ce mix d’action, plateforme et d’exploration est cependant entaché par quelques petits soucis.
Quelques défauts
Rad Rogers est plutôt facile dans son ensemble, même si un mode plus difficile supprime la possibilité de lock. Les deux derniers niveaux sont ceux qui offriront un réel challenge, peut-être trop en comparaison de la ballade de santé dans les niveaux précédents. Le titre propose également 3 niveaux en pogo-stick ; ces niveaux sont en réalité des niveaux d’ascension qui semblent avoir été ajoutés pour rallonger quelque peu la durée de vie car ces derniers ne doivent pas obligatoirement être complétés pour poursuivre l’aventure. Même si la direction artistique est bonne, la technique est un petit cran en dessous avec des personnages qui souffrent un peu d’aliasing et quelques décors un peu flous. Il m’est également arrivé de rencontrer quelques bugs et de rester par exemple bloqué dans un élément du décor m’obligeant à relancer la partie. Enfin, si le jeu propose des sous titres français, il est regrettable que certains éléments ne soient pas affichés dans la bonne langue par endroit (consignes du pixelverse). Espérons que certains de ces points soient corrigés à l’avenir.
Support: PS4, Xbox One – Développeur : Slipgate Studios – testé sur PS4 à partir d’un code fourni par le distributeur