Ma relation avec Pro Evolution Soccer (PES) peut se résumer en 3 phases. Un peu à l’instar de Micro Machines, mon premier contact avec PES, alors appelé International Superstar Soccer, remonte à ces jours heureux de la faculté, lors des soirées pizza entre potes et l’organisation de tournoi pour désigner le meilleur footballeur virtuel. La seconde phase arrivera avec la Xbox première du nom chez Microsoft, période pendant laquelle je me trouvais plutôt de l’autre côté du miroir. Abandonnant le coté joueur, je m’étais plongé avec délectation dans le coté plus technique des mods afin de proposer un contenu un peu plus officiel mais de manière officieuse au titre de Konami. Enfin, la dernière période, une phase d’observation, pendant laquelle je gardais un œil bienveillant sur le titre sans pour autant m’y plonger corps et âme, mon intérêt pour les jeux vidéo s’étant focalisé sur d’autres genres ou sur l’aspect collection. C’est donc avec une toute relative naïveté que j’aborde cette nouvelle édition de ce qui est devenu, avec le temps et l’abandon de certaines licences, le titre phare de Konami désormais.
Les Licences, cet éternel débat
C’est avec une certaine tristesse que je lis çà et là des avis définitifs sur le titre en raison de l’absence de certaines licences. Qu’il me semble loin le temps où un coup franc de Roberto Larcos qui se fichait en pleine lucarne suffisait à déclencher l’hystérie collective d’une troupe de joyeux drilles affalés dans leur canapé. Non aujourd’hui le faire savoir à remplacer le savoir-faire pour un certain nombre de joueurs qui semblent oublier l’essence même d’un jeu, le divertissement. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, combiner plaisir de jeu et licences serait un plus. Mais je trouve extrêmement dommage de se servir de ce prétexte comme principal argument au fait que l’on n’aime pas le titre. Que l’on n’apprécie pas le gameplay qu’il procure ou qu’il ne nous divertisse pas reste pour moi un argument imparable, les goûts et les couleurs…Mais le manque de licence, sérieusement? Personne n’a en tête le nombre de titres médiocres tirés d’une licence?
D’autant plus que pour avoir activement modifié les précédentes éditions du titre, il faut dire qu’aujourd’hui le travail a été largement simplifié. Konami a su s’inspirer des mods proposés à l’époque pour offrir un éditeur assez simple d’utilisation qui permet de combler en grande partie cette lacune. Pour les plus faignants, des teams spécialisées proposent même des packs tout prêts qu’il suffit d’importer via une clé USB. Alors, elle est pas belle la vie? Mettons alors tout le monde sur un pieds d’égalité coté licence, pour s’intéresser au titre en lui même.
Une sensation de déjà-vu
Alors comme on peut s’y attendre pour l’ensemble des jeux à caractère sportif qui voient une nouvelle itération poindre le bout de son nez chaque année, nous ne sommes pas dans un grand bouleversement. J’ai immédiatement retrouvé mes marques de la période ISS, mes automatismes mais j’ai également constaté quelques défauts que la série semble traîner comme un boulet, ce qui finira par devenir, malheureusement une marque de fabrique. Des centres/reprises trop efficaces au gardien tantôt infranchissables, tantôt passoires on retrouve encore quelques points noirs qui faisait rager sur chacune des éditions du titre. Heureusement on peut également constater des améliorations vis à vis de son prédécesseur. Un contrôle de la balle amélioré et une vitesse de jeu plus adaptée à la construction. Quelques réglages dans les animations et une modélisation des joueurs les plus célèbres qui impose le respect. Les coup francs bénéficient d’un angle de vue rasant et la caméra reste désormais derrière le joueur, on aime ou on déteste. Le titre propose également d’anticiper le prochain joueur qui nous sera assigné, un petit plus qui permet de mieux gérer sa défense notamment.
Comment ne pas parler des menus? Chaque année le promesse de menu remaniés retombe un peu comme un soufflet. Cet épisode n’échappe pas à la règle avec des menus très carrés, qui font le job certes, mais qui n’ont rien de très attractifs. A titre personnel j’ai beaucoup de mal avec cette association bleu/vert qui habille le logo/les transitions et l’effet Canal Plus sur certains replay assez désagréable.
Les commentaires sont dans la lignée des précédents, ils demeurent agréables la plupart du temps mais on note çà et là quelques incohérences malvenues.
Un mode de jeu supplémentaire
En dehors des modes traditionnels Coupes/Championnats/Ligues, Konami nous propose cette année un mode coop en 3 Vs 3 jouable en local ou en ligne. Pendant ce mode vous serez évalué en temps réels avec tout un tas de statistiques qui seront affichées à la mi-temps et en fin de match. De quoi raviver l’esprit de compétition entre potes qui officiait lors des rencontres ISS-Pizza. Un mode plutôt bienvenu qui redonne ses lettres de noblesse au mode coop, surtout en local.
En conclusion
Les inconditionnels n’auront pas besoin d’être convaincus. Les joueurs occasionnels qui possèdent déjà l’opus précédent ne trouveront pas ici d’énormes différences avec son aîné. Restent les joueurs qui, comme moi, désirent se mettre un peu à niveau et renouveler leur ludothèque. A ceux là, PES 2018 reste une valeur sûre. Si l’on fait fi de l’aspect licence (facilement contournable), le plaisir du jeu accessible à tout à chacun mais néanmoins orienté « simulation » est bien là. Chacun peut faire à son niveau et prendre du plaisir à incarner son joueur fétiche et se délecter d’une action savamment construite qui déboule sur un but. Le mode coop à trois renoue avec l’esprit partage entre potes qui m’avait fait adhérer à la série. Sans renouveler le genre, ni apporter de nouveautés exceptionnelles, Pro Evolution Soccer 2018 reste un titre avec lequel on prend du plaisir, n’est ce pas là la vocation première d’un jeu?
Support: PS4, Xbox One, PC Editeur: Konami – testé sur PS4 à partir d’une copie fournie par l’éditeur