Les premières minutes de jeu en compagnie de Knock Knock ne vous laisseront pas indifférent, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Knock knock est dérangeant. Non pas pour le genre qu’il incarne, une sorte de jeu d’horreur psychologique, mais pour le sentiment total d’errance auquel vous serez confronté.
Perdu dans sa tête
Visage blême, cheveux en bataille, chemise de nuit, le personnage que vous incarnez est un anti-héros en puissance. Après quelques scénettes au style particulier mais néanmoins maîtrisées, on se rend rapidement compte de la paranoïa qui habite notre personnage. A sa décharge, ses nuits sont perturbées par d’étranges bruits et le sentiment d’être observé en permanence l’obsède.
Une bonne ambiance sonore
Petit aparté, pour parler de l’ambiance sonore. Parfaitement rendue, elle contribue à renforcer le sentiment d’oppression que ressent le personnage. La musique sait se faire discrète pour laisser place à des bruitages (plancher qui craque, voix spectrales) réalistes qui parviennent à saisir le joueur. La musique n’intervient qu’aux moments les plus opportuns pour souligner l’importance de la situation.
Perdu dans le jeu
La nuit se déroulera suivant deux étapes distinctes. Une première phase de pré-sommeil durant laquelle votre personnage peut explorer la maison et réparer des lampes (point important pour la suite de l’aventure) et vous fournir des informations utiles sur la manière d’appréhender votre aventure. Passé un moment, le jeu vous invitera à vous rendre dans une pièce spécifique afin d’y activer une horloge, horloge qui débloquera votre accès sur le monde extérieur.
Ce dernier est composé d’un bois lugubre que vous devrez parcourir jusqu’à retrouver une autre habitation. Vous pourrez également collecter des tableaux auprès d’un personnage secondaire mais cette étape n’est pas indispensable. De retour dans la demeure, différente de la précédente, la seconde phase du jeu commence et votre incompréhension est désormais totale.
Vous êtes rapidement confronté à un œil géant planqué au sein d’un des murs de la maison et depuis lequel s’échappe toute sorte de monstres et fantômes. Afin de vous défaire de cet œil et des ses sbires vous devrez alors réparer/activer les lumières de la maison. Votre nuit consistera donc à échapper à ces monstres tout en attendant que l’aube salvatrice se lève.
Et c’est là que s’écroule toute la mécanique du jeu qui sombre dans un sentiment de répétitivité extrême que rien ne viendra interrompre. On effectue les mêmes tâches, sans trop savoir pourquoi, en espérant atteindre la prochaine étape le plus rapidement possible. Certaines errances de gameplay ne vous facilitant pas la chose: il n’est pas rare de devoir recommencer une action en cours car le jeu aura attiré votre attention sur un élément scripté spécifique ne tenant pas compte des actions que vous étiez justement en train de réaliser. Vous remarquerez très vite une des failles du jeu qui consiste à utiliser certains éléments qui vous rendent invincible vis à vis des monstres pour espérer avancer dans le jeu. Mi acteur, mi spectateur vous enchaînerez les tâches rébarbatives sans réellement savoir si ce que vous faites est la bonne chose à faire, à la merci du jeu et de sa propre folie.
En conclusion
Knock Knock partait d’une bonne idée cependant l’extrême répétitivité du titre et ses mécaniques de gameplay exigeantes font que le joueur vit lui même le cauchemar du héros qu’il incarne. Confus, avare en explication, le joueur subit plus le jeu qu’il n’y participe et seuls les plus téméraires s’imposeront ce challenge. Dommage le titre disposait d’une ambiance assez intéressante mise en avant par ses graphismes et son ambiance sonore, mais Knock Knock restera pour beaucoup un cauchemar dont il sera difficile de se réveiller.
Support: Xbox One; Editeur: Sometimes You – testé sur Xbox one à partir d’un code fourni par l’éditeur