Fumi Ishino (石野郁和) est un artiste japonais né en 1984 basé aux États-Unis. Il vit et travaille désormais à Los Angeles. Il a notamment étudié la photographie au Rochester Institute of Technology et à l’université de Yale. Il fut le lauréat de la Toby Devan Lewis Fellowship en 2014.
Il est l’auteur d’un ouvrage photographique, Rowing the Tetrapod, publié en 2017, regroupant des photos en noir et blanc prises aux États-Unis (Ohio, Newhaven, …) et au Japon (Hyogo, Osaka et Kanazawa). Dans ses clichés Ishino aime à mélanger les scènes d’intérieurs avec des portraits, des paysages anonymes ou des images de scènes spatiales, créant ainsi des images déconcertantes. Ses photographies canalisent son expérience nomade entre ces deux cultures – américaine et japonaise – aux valeurs différentes. On y retrouve par exemple des images d’écoliers japonais, des scènes de laboratoire, des natures mortes, des astronautes américains… Fumi Ishino aime à rompre les frontières entre le local et l’étranger, le domestique et le cosmique. Ishino aime à explorer le thème de l’espace car il se sent lui-même comme un « alien », ne se sentant chez lui ni au Japon, ni aux États-Unis. Il déclare d’ailleurs dans une interview « même sur ma green card j’ai un numéro d’alien ».
Dans son travail de photographe Ishino donne à voir au spectateur des photos où sont gommées les notions d’espace ou de temps : on ne sait pas dans quels lieux ont été pris les clichés. Ishino fabrique ainsi des espaces imaginaires aux conceptions culturelles confuses, qui tendent vers la mauvaise interprétation. Ishino nous dit d’ailleurs : « J’ai fait beaucoup d’erreurs lorsque je suis arrivé aux États-Unis parce que je suis étranger, mais maintenant lorsque je retourne au Japon, c’est difficile pour moi de m’ajuster de nouveau. C’est comme un choc culturel inversé. Rapidement j’ai réalisé que la mauvaise interprétation offre de nouvelles perspectives, et cela se retrouve dans mon travail ».
-Article rédigé par Tony-