[Dossier] Le e-reader de Nintendo

Si les amiibos de Nintendo font désormais partie du paysage vidéo-ludique, Nintendo n’en était pas à son premier essai concernant des objets à collectionner pouvant avoir une interaction avec des jeux spécifiques. Celui-ci s’était déjà essayé à ce genre de pratique avec des petites cartes à collectionner, oui, comme la série Amiibo dédiée à Animal Crossing que tout le monde a déjà oublié.

Un air de déjà-vu?

Retour en 2001, Nintendo décide d’exhumer une technologie développée par Olympus du nom de dot code (pour les plus curieux le brevet est ici). Des données informatiques sont stockées sous forme de minuscules points qu’il suffit de scanner pour lancer une application, l’utilisateur pourra alors développer sa propre expérience de jeu; le e-reader était né.

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Un succès en demi-teinte

Un temps annoncé en Europe mais rapidement annulé, l’e-reader première version sortira au Japon en décembre 2001. Il sera suivi d’une seconde version qui sortira aux US et en Australie en Septembre 2002 et un peu plus tard au Japon sous le nom d’e-reader +. La principale différence entre ces deux versions est la présence d’un port Link pour assurer la liaison Gamecube/e-reader par exemple. Produit jusqu’à la fin de vie de la game boy advance au Japon, le e-reader n’eut qu’un petit succès d’estime auxÉtats-Unis. Compatible avec la game boy advance, l’e-reader l’est aussi avec sa grande sœur la gba SP, le gameboyplayer, la DS lite mais est incompatible avec la game boy micro ou encore la DS première du nom (à moins d’une modification physique du e-reader).

Le e-reader version US, australienne et japonaise

 

Il convient de distinguer 2 types de cartes : les extensions et les stand-alone. La première catégorie offre des niveaux/personnages ou items supplémentaires pour les jeux auxquels ils sont destinés (Animal crossing, Super Mario advance 4, Rockman.EXE & Rockman Zero 3, F-Zero Falcon Densetsu…).

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La seconde permet de jouer à Manhole (Game&Watch), à des jeux Nes (NES e-serie de 13 jeux Balloon Fight, Baseball, Clu Clu Land, Donkey Kong, Donkey Kong Jr., Donkey Kong 3, Excitebike, Golf, Ice Climber, Mario Bros., Pinball, Tennis et Urban Champion) ou encore un épisode exclusif de Mario party, mélange de jeu de plateau physique et de mini jeux sur gba. A noter qu’il est souvent nécessaire de scanner plusieurs codes en fonction de l’application désirée (jusqu’à 10 codes pour un jeu Nes).

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La carte Manhole

 

Le stand alone Mario Party

 

Malheureusement, longtemps annoncée, la série Game & Watch ne verra pas le jour et Manhole restera le seul représentant de cette mythique série sur le support. Ci dessous quelques publicités pour la série Game & Watch finalement annulée.

Une idée de ce qui aurait pu être le packaging des boosters

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Attrapez les tous!

Qui dit objet à collectionner, dit objets plus rares et l’e-reader a eu lui aussi son lot de cartes promotionnelles. Parmi les plus célèbres/rares, on peut citer la FOXBOX Kirby Slide Puzzle qui une fois scannée permettait de jouer avec un tangram de Kirby.

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On peut également citer le E3 2002Promo Pack, booster de 4 cartes distribué durant l’E3 2002 et qui contenait la carte la plus rare de l’e-reader une carte Kirby (encore lui) qui devait être scannée durant l’évènement pour avoir une chance de remporter un prix. Contrairement aux jeux gba classiques, les cartes e-reader étaient zonées, rendant difficile l’accès aux cartes exclusives de chacun des marchés.

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Nintendo, roi du recyclage?

Le principe de l’objet à collectionner ayant une interaction avec le jeu n’est pas nouveau chez Nintendo. Avec la technologie actuelle, Nintendo s’est simplement contenté de rendre plus attractif son concept initial en utilisant des figurines pour renforcer l’aspect collection. L’utilisation des puces NFC permet également de s’affranchir de manipulations fastidieuses et de l’utilisation de périphériques externes. Le succès des Amiibos démontre qu’une bonne idée a souvent besoin de temps pour s’imposer. Au final, on peut se demander si la Wii U n’est pas à la Switch ce que le e-reader fut aux Amiibos, un concept qui avait besoin d’être mûri pour rencontrer le sucès.

 

Ce dossier est une version mise à jour du dossier paru en février 2015 dans le fanzine Taikenban.