[AVIS] Clockwork Aquario

aquario

Le développement de Clockwork Aquario (Tokeijikake no Aquario en version japonaise) a débuté en 1992. Il fut le dernier projet de jeu d’arcade de la société Westone. Développé à l’époque pour pousser le matériel d’arcade SEGA System 18 dans ses limites, il arrivait malheureusement un peu trop tard alors que les jeux de combat et les jeux 3D dominaient le secteur, ce qui a finalement conduit à l’annulation de sa sortie.

Conçu à l’origine par l’éditeur en chef et co-fondateur de Westone, Ryuichi Nishizawa, Clockwork Aquario peut être décrit comme le chant du cygne d’une entreprise à l’historique riche, avec des séries comme celle des Wonder Boy / Monster World.

Ainsi, il y a trois ans, Strictly Limited Games a cherché à retrouver la trace de Clockwork Aquario et à lui redonner vie. ININ Games s’est ensuite associé à leur entreprise afin de convaincre SEGA / LAT de permettre à Clockwork Aquario de voir enfin le jour.

Certains éléments (son, musique et des éléments graphiques) n’étant pas récupérables à partir du code source, plusieurs membres de l’équipe Westone d’origine ont été mis à contribution pour restaurer le projet  – du chef programmeur, Takanori Kurihara, au génie musical Shinichi Sakamoto, à M. Wonder Boy lui-même, Ryuichi Nishizawa. C’est donc un vestige de l’histoire qui arrive sur nos consoles d’aujourd’hui pour notre plus grand plaisir.

100% Arcade

J’insiste sur ce point, Clockwork Aquario est un titre d’arcade comme on en fait plus et beaucoup se sentiront un peu décontenancé par le titre. Si de l’arcade on retient en majorité les titres de versus fighting, les beat’em up et les shoot’em ups, Clockwork Aquario est un parfait représentant de l’action plateforme des années 1990, en arcade.

C’est coloré, mignon, bien animé et le premier run est plutôt consacré à observer le titre sous toutes les coutures histoire de bien se rincer les mirettes. On s’amuse du design résolument loufoques des ennemis, qui me rappelle un peu ce que l’on pouvait voir aussi sur PC Engine, dans des titres comme Coryoon ou encore Hana Tāka Daka. De bon gros sprites, bien flashy qui donnent immédiatement le sourire. On s’amusera aussi des petits détails glissés çà et là comme le fait que notre personnage se retrouve affublé d’un plâtre et d’un sourire nigaud après s’être fait toucher par exemple.

En parlant personnages, vous pourrez en incarner 3 différents: le garçon Huck , la fille Elle et le robot Gush. Il faut avouer que ces derniers ne se jouent pas de façon très différente, si ce n’est que le robot parait un peu plus lourdaud et devient une cible plus imposante pour les ennemis.

100% plaisir

Le titre est très facile à prendre en main puisque vous disposez d’un bouton de saut et d’un bouton d’action. Frapper les ennemis une première fois les étourdira, les frapper une seconde les éliminera. A moins que vous ne décidiez de les saisir avant de les envoyer ad patres. Dans ce cas ils pourront vous servir de projectiles pour toucher d’autres ennemis à distance voire réaliser des chaines de combo augmentant sensiblement votre score. Car le score est aussi parti intégrante du jeu, arcade quand tu nous tiens.

La partie plateforme n’est pas très compliquée, à l’image du jeu en réalité, seuls les boss (tout à fait dans l’esprit loufoque du jeu) pourront vous poser quelques problèmes. Non pas que leurs patterns soient compliqués à analyser, mais la fenêtre d’action est plutôt réduite entrainant quelques morts au passage. Le seul véritable challenge vous sera apporté par les différents niveaux de difficulté qui limitent votre nombre de crédits pour terminer le jeu.

Clockwork Aquario permet également de jouer à deux, avec la possibilité de se servir de son partenaire comme d’un projectile. En quelque sorte une nouvelle façon d’appréhender le titre qui rajoute un peu à la durée de vie, sur laquelle je reviens en fin d’avis. Le mode deux joueurs permet également de s’adonner à un mini jeu bonus, non accessible au joueur seul, et que je vous laisse découvrir par vous même.

La bande son a été confiée aux bons soins de Shinichi Sakamoto et est vraiment typique des jeux de cette époque. Entrainante, elle fait partie du charme qui se dégage du titre. A noter qu’il est possible d’écouter une version remixée de cette ost via le menu général du titre, mais à moins d’avoir manqué l’option, il n’est pas possible de bénéficier de ces remix en jeu, dommage.

Le titre dispose d’un petit mode galerie, avec une vingtaine d’illustrations, croquis préparatoires, screenshots. C’est peu mais en tant que grand amateur de ce genre de bonus, je me félicite qu’ils soient présents.

On retrouve Ratalaika Games derrière l’émulation, et ceux qui suivent un peu le blog et les derniers avis rédigés sur leurs dernières productions savent que l’émulation et surtout les options de filtres proposées sont en général de bonne qualité. C’est toujours le cas ici avec des filtres CRT vraiment excellents qui renforcent un peu le sentiment du bon vieux jeu d’autrefois.

Et on en arrive ainsi à l’information principale de mon avis, celle à prendre en compte pour l’achat du titre, que ce soit en version dématérialisée ou physique (la version standard n’est plus disponible chez Strictly Limited Games mais il existe une version japonaise). La durée de vie moyenne d’un run, une fois le titre maitrisé, s’approche des 20 minutes. C’est court.  Alors bien sûr c’est un titre arcade, boosté par son mode deux joueurs et dont le principal intérêt sera la course au score. On peut aussi se dire que le temps et le travail de restauration nécessaires pour faire revenir un titre oublié à la vie se paie. Mais à 20 euros la version demat, je peux comprendre qu’on y réfléchisse à deux fois, si l’on est pas un vieux nostalgique de ces jeux à l’essence si particulière comme moi.

En conclusion
J'ai une affection particulière pour Clockwork Aquario. Est-ce parce qu'il titille ma fibre nostalgique avec brio? Est-ce la curiosité et la satisfaction de pouvoir découvrir un titre si longtemps oublié? Est ce grâce à la sympathie qui se dégage de sa direction artistique et de son coté bon enfant? Certainement un peu de tout cela à la fois. Le titre aurait-il marqué les esprits s'il était sorti à la date prévue? Un titre à la durée de vie aussi courte rencontrera t-il le succès de nos jours? Rien n'est moins sûr. Mais si comme moi vous repensez parfois à cette époque arcade avec une pointe de nostalgie, alors on ne peut que se réjouir de la sortie de Clockwork Aquario.
J'aime:- Un bon vieux trip arcade
- Le doux parfum des 90's
- C'est mignon et coloré
- Découvrir un titre jusqu'alors oublié, ca fait quelque chose
- Un mode galerie, certes limité mais plaisant
Je n'aime pas:- C'est court, même pour de l'arcade
- L'OST remixée pas utilisable en jeu
- La nostalgie ne touche que les vieux gamers

Support: Switch, PS4|5  Editeur: ININ Games  – testé sur Switch à partir d’un code fourni par l’éditeur