Je dois bien avouer que j’avais été plutôt été intrigué et pas forcément dans le bon sens du terme par ce qui se dégageait de Yurukill: The Calumniation Games lors de son annonce. Il faut dire que le nouveau titre de NIS America semblait aller sur une piste dangereuse, celle de mêler séquences de Shmup, aventure et investigation à la Visual Novel, une combinaison assez improbable à la limite du bancal.
Le scénario que l’on doit à Homura Kawamoto (auteur de Gambling School) propose une histoire riche en rebondissements où l’on va suivre à tour de rôle six prisonniers devant répondre de leurs actes face à l’une des victimes des crimes qu’ils ont supposément perpétrés. A eux de prouver leur innocence au sein du Yurukill Land, un étrange parc d’attractions faisant revivre les scène des différents crimes sous peine de recevoir une sentence mortelle de la part de la victime, surnommée ici Executioner.
Un mélange des genres réussi
Chaque histoire s’articule suivant un schéma bien défini. Après la rencontre du prisonnier et de son bourreau, on rentre alors dans une phase d’escape game où votre sens de l’observation et votre réflexion vont être mis à l’épreuve. Petite phase à la Phoenix Wright donc, où vous devrez collecter des indices pour résoudre des énigmes afin de franchir différentes pièces et vous amener à l’étape suivante. Les énigmes sont assez intéressantes, pas forcément très difficiles mais ces dernières nécessitent de bien avoir exploré le moindre recoin des différentes pièces traversées. Pour vous aider, vous pourrez faire appel à 3 indices pour vous débloquer en cas de difficulté. Cette phase est aussi l’occasion de replacer les choses dans leur contexte, les faits qui vous sont reprochés et comment prouver votre innocence.
Vient alors le Maji-Kill, un banal questionnaire dont le but est de convaincre l’exécuteur de ne pas vous achever de suite. A vous de trouver le bon enchainement de réponse qui vous permettront de survivre et passer à la phase suivante, la partie shoot’em up.
En préambule, vous seront posées quelques questions qui vont déterminer le nombre de vies dont vous disposerez au cours de cette ultime portion. Le quiz reprend les différents points de l’enquête mis en avant dans les phases précédentes et réussir le sans faute vous octroiera 30 vies. G-rev n’est pas un débutant dans le genre et ces phases demeurent assez intéressantes même si elles n’atteignent pas la consistance que l’on peut avoir avec un shoot classique. Pour ceux qui ne seraient pas à l’aise avec le genre, le niveau de difficulté peut être revu à la baisse et demeure assez accessible. Après une phase de shoot vertical des plus classiques, le joueur va pénétrer dans la Synapse des Préjugés, un lieu où vous allez devoir apporter la preuve adéquate (récoltée dans les phases précédentes) pour casser les préjugés de votre bourreau et l’amener doucement à douter. Attention, vous perdrez 3 vies en cas d’erreur, engranger les vies en début de partie est donc essentiel. Cette phase réussie vous repasserez alors de nouveau en mode shmup et alternerez de nouveaux Shoot/Synapse des Préjugés jusqu’à atteindre le labyrinthe des consciences. Phase ultime qui repose de nouveau sur un quiz et où vous devrez répondre correctement (ou perdre 3 vies et recommencer) pour prouvez votre innocence et obtenir la grâce de l’exécuteur.
Le chapitre se clôt alors sur une partie visual novel pour enchainer avec un nouveau cas, jusqu’au dénouement final.
Tout n’est pas rose pour autant
Si le mélange des genres prend mieux que je ne l’avais imaginé, il reste tout de même quelques petits détails qui ne gâchent pas l’expérience mais empêchent Yurukill: The Calumniation Games d’être un incontournable. Saluons d’abord le fait que l’aventure soit proposée en français, un excellent point qui vous permettra de profiter pleinement de l’aventure. Cependant je suis tombé en cours de jeu sur une phrase en allemand plutôt qu’en français, rien de préjudiciable mais cela surprend (note: avant application du patch day one qui résoudra peut être ce souci). A noter aussi que certaines tournures de phrase ou questions ne sont pas toujours très claires et on hésite parfois quant à la preuve attendue au moment des quiz. Rien d’insurmontable là aussi, on finit par présenter le bon indice mais sans réellement saisir pourquoi cet indice, à ce moment là.
Les phases de shoot sont entrecoupées de phases de quiz. J’imagine que cela est fait de façon à ne pas avoir de séquences typées shoot trop longues pour celui qui ne les apprécie pas forcément. A l’opposé, cela coupe un peu le rythme pour ceux qui les apprécient. Mais l’équilibre est certainement difficile à trouver lorsque l’on s’essaie à un mélange des genres peu courant.
Au final Yurukill: The Calumniation Games est une agréable surprise pour moi. Malgré son coté un peu mécanique et la façon redondante d’enchainer les différents genres, il parvient tout de même à trouver un certain équilibre qui rend l’aventure globale intéressante. On apprécie également la possibilité de s’essayer de façon indépendante à la partie shoot’em up une fois les différents épisodes débloqués. Un titre à essayer.
En conclusion | ||
Sur le papier le mélange entre visual novel, réflexion et shoot'em up paraissait plus qu'improbable. Pourtant il faut bien avouer que la recette fonctionne plutôt bien malgré un schéma qui se répète inlassablement d'histoire en histoire. On suit l'aventure avec plaisir et on se prend rapidement au jeu de résoudre les intrigues pour innocenter les différents protagonistes. Yurukill: The Calumniation Games est une curiosité, mais qui mérite réellement le coup d'œil. | ||
Devrait plaire: | - Un mélange étonnant de genres - Le character design assez réussi - Les énigmes réussies sans être infaisables - Traduit en français (voix US/JAP) |
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Pourrait ne pas plaire: | - Quelques coquilles dans la traduction - Un peu redondant dans son schéma |
Support: PS4|5, Switch Editeur: NIS America – avis réalisé sur Switch à partir d’une copie fournie par l’éditeur.