[AVIS] World’s End Club

World ends club

Si la démo du dernier titre de Kotaro Uchikoshi et Kazutaka Kodaka (Danganronpa, Zero Escape) laissait présager une sorte de Hunger Games, il est important ici de mettre rapidement les choses au point afin d’éviter toute déception. Non, la démo n’est pas représentative du jeu final, sa thématique laissant rapidement sa place à quelque chose de plus conventionnel, une sorte de voyage introspectif d’une douzaine de jeunes écoliers japonais à travers le pays pour tenter de comprendre pourquoi la population a complètement disparu.

Un titre intéressant mais à petit budget

Nous incarnons dans un premier temps le jeune Reycho, seul personnage muet d’un groupe qui, s’il aligne les stéréotypes, parvient toutefois à ne pas trop en faire et à conserver une certaine cohérence. Le petit garçon grassouillet qui ne pense qu’à manger, le geek accroc à sa console portable, le petit intello à lunettes autant de clichés qui ne nous empêche cependant pas de nous attacher à ces personnages. Il faut avouer que le character design de Take (Katanagatari, Fate/Grand Order) fait bien souvent mouche. Ces personnages plutôt réussis tranchent d’ailleurs avec l’aspect visuel général du titre qui transpire le budget restreint. Ce n’est pas particulièrement moche mais le titre, malgré la variété de ses environnements, est assez inégal avec des arrières plans et autres personnages secondaires bien en retrait par rapport au traitement de notre groupe d’élèves. 

Un action-visual novel?

Si je devais définir World’s End Club, je le qualifierai de visual novel, du moins la majeure partie du temps. Le titre laisse un effet une place quasi majoritaire à l’histoire, plutôt intéressante au passage, même si l’on note un petit problème de construction avec des allers retours pas forcément opportuns au moment de découvrir la « vraie » fin du titre. De temps en temps, le titre s’essaie à quelques passages « action » ou réflexion, pas forcément bien réalisés, où le titre montre ses faiblesses que ce soit dans les animations, son frame rate ou ses collisions. Ces phases de « plate formes » si l’on peut les définir ainsi, auront pour principale vocation de déclencher le pouvoir caché de chacun de nos héros, pouvoir qui sera utile pendant les moment clés de l’histoire. Je ne désire pas la spoiler tant le titre puise son intérêt dans cette dernière. Sachez seulement qu’elle se laisse suivre avec attention et que l’on a toujours envie de se faire ce fameux petit chapitre supplémentaire juste avant d’aller faire dodo.

Malgré ses défauts, on prend plaisir à suivre l’aventure de notre petit groupe, les moments de complicités et d’affrontements ainsi que les relations qui se créent tout au long du chemin au sein de la campagne japonaise. L’occasion de se voir délivrer quelques anecdotes et références culinaires qui plairont aux amoureux du Japon. Le scénario se laisse ainsi suivre pendant une douzaine d’heures, malgré quelques frustrations liées à la technique, dans les passages « action ». Le jeu est proposé avec sous titres français, avec une traduction plutôt réussie malgré des imperfections çà et là, et en Anglais/japonais pour l’audio. Les musiques sont de qualité avec quelques séquences chantées dans l’esprit choupinou sans être niais.

Vous l’aurez compris, World’s End Club n’est pas à mettre entre toutes les mains. Ceux qui recherchent un visual novel léger mais intéressant pourront se laisser tenter en gardant à l’esprit que la technique du titre est à la traine. Un titre intéressant mais qui réclame une certaine bienveillance à son égard pour l’apprécier complètement.

En conclusion
World's end club ne conviendra pas à tous. Si le scénario est plutôt convaincant, le jeu montre qu'il n'a pas bénéficié d'un énorme budget. Initialement pensé pour le mobile, les parties "action" sont limitées et souffrent d'une technique à la ramasse en certaines occasions. Cependant, on s'attache rapidement à cette bande de potes grâce notamment à un character design efficace et des relations entre personnages plutôt bien développées . Un jeu de niche proposé en français reste toujours intéressant, à condition d'être prêt à faire quelques concessions.
J'aime:- Le character design réussi
- La petite bande de potes attachante
- Le scénario, intéressant malgré quelques maladresse
- Les musiques
- Proposé en français
Je n'aime pas:- Une technique à la traîne dans les parties "action"
- Les allers retours qui peuvent lasser
Support: Switch Editeur:  NIS America- testé sur Switch à partir d’une copie fournie par l’éditeur