L’époque bénie des tactical se situe pour moi au temps de la Playstation. Vandal Hearts, Front mission 3, Final Fantasy Tactics pour ne citer qu’eux, m’avaient passionné pendant des heures. Depuis il faut avouer que peu de titres ont réussi à m’enthousiasmer. L’annonce de ce jeu au titre pas forcément le plus flatteur avait retenu toute mon attention, après tout Square-Enix m’avait déjà abreuvé de titres sympathiques dans le genre, allais-je retrouver l’enthousiasme d’autrefois?
Un titre hommage
On retrouve ici Tomoya Asano aux commandes, il n’est donc pas étonnant que le titre emprunte la sublime 2D HD déjà rencontrée sur Octopath Traveler. Car oui le titre arbore de merveilleux graphismes pour le fan de fantasy, au nuances plus chaudes que celles d’Octopath, le tout innondant une très jolie vue isométrique qui flatte agréablement notre nostalgie.
Ajoutons à cela les musiques d’Akira Senju (Fullmetal Alchemist) qui rend ici une partition de grande qualité et vous vous rendrez vite compte que le titre est inattaquable sur le plan de la direction artistique.
Mais assez parlé technique pour nous intéresser au cœur même du jeu. Sans vouloir rentrer trop dans les détails du récit, je peux seulement vous distiller quelques bribes de l’histoire afin de vous donner peut être l’envie d’en découvrir plus par vous même. Les trois royaumes d’Hyzante, Aesfrost et Glenbrook après avoir connu une grande guerre vivent désormais dans une relative quiétude autour des deux ressources principales du monde de Norzélia, le fer et le sel. Notre héros, Serenor, s’apprête à devenir le seigneur de la maison Wolffort et à épouser Frederica Aesfrost, l’héritière du royaume du même nom. Seulement voilà, vous vous en doutez, rien ne va se passer comme prévu et le fragile équilibre du royaume va être mis à mal à grand coups de trahison, de confrontation entre amour et haine, bien et mal et tout ce qui constitue le propre de l’héroïc fantasy.
Si le titre n’est pas forcement des plus flatteurs, il est néanmoins assez caractéristique de ce qui vous attend dans le jeu. Ce dernier sera rythmé par les choix (le plus souvent au nombre de trois) que vous devrez effectuer tout au long de l’aventure. Vous serez assez régulièrement amené à prendre des décisions parmi différentes propositions sans réellement savoir vers quel destin vous vous dirigez. Sachez seulement que vos choix ont un réel impact sur l’aventure (et potentiellement les aventuriers qui rejoindront votre équipe) et que le titre proposera des fins plus ou moins heureuses en fonction de ces derniers.
A noter que certaines décisions que vous devrez prendre seront soumises au vote au sein de votre équipe. Il vous faudra alors tenter de convaincre les membres de votre entourage à se rallier à votre cause, ce qui ne sera pas toujours aisé. La démocratie a un prix.
Et le prix que vous aurez à payer en tant que joueur sera un jeu bavard. Très, trop, Visual Novel tactique? Tout dépendra de votre affinité avec l’histoire. Si le jeu parvient à vous happer, cette dernière sera captivante car le scénario est maitrisé, mais les combats sont parfois un peu rares dans la flopée de texte qui va vous abreuver. Et si l’existence de nombreuses factions enrichissent le lore, il est parfois un peu difficile de s’y retrouver. Malgré cela, le titre m’a fait revivre l’enthousiasme que j’avais expérimenté en compagnie de Final Fantasy Tactics, ma référence personnelle. Pari réussi.
Un système de combat classique mais efficace
Classique, parfois austère mais prenant, voilà comment je qualifierais le système de combat. Classique car on retrouve ici ce qu’on peut espérer d’un titre du genre. L’échiquier sur lequel placer ses troupes, des classes de personnages dans lesquelles on retrouve les traditionnels soldats, archers, magiciens et quelques job plus exotiques et des batailles assez serrées en fonction du niveau de difficulté sélectionné. Austère car la customisation des personnages est plus que limitée en terme d’équipement et d’évolution, laissant ici la part belle à vos choix tactiques plutôt que d’essayer de craquer le jeu d’une façon ou d’une autre. Prenant car le jeu s’appuie tout de même sur certains concepts, pas forcément novateurs mais bienvenus. Pas de mort définitive (merci) et une utilisation intelligente de la magie, à la fois dans sa gestion à base de points (les PT) qui se rechargent progressivement ou les interactions qu’il est possible d’effectuer (sort d’eau combiné avec un sort de foudre, je vous laisse imaginer la suite).
Au final, malgré son côté parfois trop contemplatif, Triangle Strategy est un très bel hommage au tactical de la grande époque qui fera résonner le cœur des amoureux du genre. Et même si la stratégie n’est pas votre tasse de thé habituellement, l’histoire assez prenante pourrait vous permettre de vous initier. Une belle réussite.
En conclusion | ||
A défaut de surpasser celui qui restera le roi pour moi (Final Fantasy Tactics), Triangle Strategy s'en approche grandement à bien des égards. Peut être un peu trop bavard parfois pour celui qui affectionne par dessus tout le champ de bataille, Triangle Strategy reste néanmoins un titre maitrisé, proposant une histoire mature et captivante. Une belle réussite si vous aimez le genre, un titre à coté duquel il serait dommage de passer si vous comptiez vous y intéresser. | ||
Devrait plaire: | - Une belle direction artistique - Un feeling à l'ancienne - La stratégie au cœur du gameplay - Un scénario solide |
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Pourrait ne pas plaire: | - Ca parle vraiment beaucoup - Une customisation un chouia timide - Les phases "d'exploration" n'apportent pas grand chose |
Support: Switch Editeur: Nintendo – testé sur Switch à partir d’un code fourni par l’éditeur