Parmi les productions toutes les plus étranges les unes que les autres de Suda 51 (Killer 7, Lollipop Chainsaw…) No More Heroes est peut être l’un des titres les plus reconnus par le public puisque ce dernier a connu plusieurs épisodes. Son héros Travis Touchdown, après avoir acheté un sabre sur ebay, était devenu un des assassins les plus recherchés au monde. C’est donc sans surprise qu’on découvrira dans ce nouvel épisode un scénario complètement déjanté dans lequel notre héros se fera aspirer dans la Death Drive Mk II, une console de jeu. Mais il ne sera pas seul, son ennemi Bad Man sera également de la partie. Le premier parvenant à terminer l’ensemble des jeux de la console verra en effet son souhait exaucé et Bad Man compte bien ressusciter sa fille éliminée dans un précédent épisode par Travis.
Initialement paru sur Switch, le titre nous revient dans un portage correct sur PS4 et, cerise sur le gâteau, qui bénéficie du contenu du Season Pass de la console de Nintendo.
Une direction artistique singulière
Qu’on aime ou pas le style de Suda 51, force est de constater que celui-ci interpelle. Ce n’est pas particulièrement joli mais le cell shading minimaliste et l’ambiance pop-rétro confère au jeu une atmosphère unique. Et comme la musique est au diapason, on se surprend à adhérer à l’ensemble. Bien sûr on échappe pas aux références sous la ceinture de la série, mention spéciale à la sauvegarde effectuée sur les toilettes.
Sur fond constant de hack’n slash, le jeu va multiplier les références à des jeux comme Resident Evil ou Nier Automata, pour proposer une aventure plutôt linéaire d’une dizaine d’heures. Si les possibilités sont plutôt classiques, attaque faible/forte et super attaque, et offrent peu de combo, on apprécie les techniques supplémentaires que l’on obtiendra en cours de partie. Tantôt offensives ou défensives, vous aurez la possibilité d’en assigner jusqu’à quatre et c’est probablement là le meilleur élément de gameplay, bien pauvre autrement. Toute l’idée sera de parvenir à combiner certaines d’entre elle pour créer une synergie en fonction du type d’ennemis.
Un jeu que l’on déteste aimer
Pour être tout à fait honnête, le gameplay du titre ne révolutionne en rien l’univers du jeu vidéo. Le jeu possède de nombreux défauts, comme un level design en couloir très peu inspiré, des séquences longuettes entre les différents jeux de la Death Drive Mk II et un problème de rythme latent.
Pourtant on se surprend à sourire aux quelques blagounettes disséminées çà et là (et traduites en français), apprécier les références vidéo-ludiques, collectionner les t-shirt en référence aux jeux indés ou encore à feuilleter les faux magazines rétro dédiés aux jeux de la console et qui rappelleront à certains le bon vieux temps de la presse papier.
Au final, si vous êtes fan de l’oeuvre de Suda 51 il est fort probable que vous vous soyez déjà jeté sur le titre. Les autres devront réfléchir à deux fois, en partant du principe que l’on doit avant tout adhérer à l’univers pour se satisfaire du gameplay.
Support: Switch, PS4 Développeur: Grasshopper Manufacture – testé sur PS4 à partir d’un code fourni par l’éditeur, merci à lui