Suite spirituelle de MudRunner, Snowrunner s’inscrit dans la même ligne directrice, mener votre marchandise à bon port en pilotant des engins massifs dans des paysage magnifiques mais hostiles. Préparez vous à vous embourber et à jouer du treuil car cela ne sera pas une partie de plaisir.
Un titre à la fois exigeant et hypnotique
L’univers de Snow Runner est riche, 3 environnements (le Michigan, l’Alaska et la Russie) divisés en plusieurs cartes qui tendent à donner faussement l’impression d’un monde bac à sable. Faussement car vous vous rendrez vite compte malgré le sentiment de liberté initial qui vous fait rapidement passer de la première à la seconde zone, que le titre s’appuie sur des missions (transporter des marchandises d’un point A à un point B) et la nécessité d’avoir le bon véhicule pour appréhender telle ou telle situation. Il est donc nécessaire de parcourir le jeu dans un certain ordre, ce qui n’est au final pas dérangeant.
Le titre est exigeant et les premières minutes seront essentielles. Car Snow Runner est une lutte de chaque instant. Contre les éléments et vous même. Il ne sera pas rare de passer 10 minutes pour vous sortir d’un sentier boueux, à coup de marche avant/arrière et d’utilisation de votre précieux treuil. Mais c’est aussi ce qui rend le jeu réellement hypnotique. Le coté satisfaisant d’une lutte acharnée pour ces quelques mètres gagnés est difficilement retranscriptible mais il est bien présent. Paradoxalement c’est aussi ce qui pourrait vous faire passer à coté du titre. Snow Runner n’est pas à mettre entre toutes les mains. Si je devais tenter une comparaison un peu hasardeuse, je dirai que cette expérience se rapproche un peu de celle de Sam Porter Bridges dans Death Stranding, vous appréciez souffrir pour pas grand chose.
Mais rassurez vous, au fur et à mesure de votre avancée vous débloquerez véhicules et améliorations qui vous rendront la tâche plus aisée. Paradoxalement ce sont dans les premières heures que le titre vous en demande le plus, avec un sentiment d’impuissance qui s’estompe progressivement. La découverte des tours de guets vous permette de révéler une partie de la carte et se révèle être l’objectif premier lors de votre exploration initiale. Vous pourrez ainsi repérer plus aisément station services, garages et zones de chargement pour remplir les missions qui vous sont confiées. Car repérer votre itinénaire est un enjeu capital, trouver les chemins les plus faciles à appréhender pour ne pas endommager votre véhicule, mais aussi prévoir un plein d’essence pour mener à bien la mission, la panne sèche étant synonyme de recommencer cette dernière.
Et la technique dans tout cela?
Malgré quelques textures un peu grossières le titre est plutôt joli. A l’intérieur d’une carte on ressent effectivement la liberté de choisir telle ou telle route. Les paysages du Michigan et de l’Alaska sont agréables mais on note quelques petits faux pas. La vue intérieure ne bénéficie pas du même soin et malgré la présence du cycle jour-nuit, la conduite nocturne est plutôt difficile; les phares ne sont pas des alliés suffisamment efficaces pour affronter la noirceur de la nuit. La caméra, plutôt correcte dans les phases de conduite, subit un contrecoup lorsque l’on approche des points de chargement. On regrettera également de ne jamais croiser un élément de vie dans ces immenses étendues. Pas d’animaux sur le bas coté, pas d’autres véhicules, pas d’habitant dans les rares villages…
Au niveau de la physique en elle même, elle est plutôt bien gérée. On se sent réellement investi, le passage marche avant/marche arrière est plutôt bien rendu (plusieurs manipulations plutôt qu’un simple bouton assigné) et l’on sent une réelle influence du terrain (boue/neige/verglas) sur le comportement du véhicule. On galère mais c’est jouissif.
La musique est très discrète voire inexistante mais ce n’est pas un mauvais point tant votre attention est focalisée sur la conduite.
Au final, un titre à réserver à un public averti mais assez grisant pour ceux qui sauront franchir l’obstacle du sentiment d’impuissance du début.
Support: Xbox One, PS4, PC Développeur: Saber Interactive – testé sur PS4 à partir d’un code fourni par l’éditeur, merci à lui.