Qu’il est difficile de donner un avis sur Shin-Chan – Me and the professor on Summer Vacation – The Endless Seven-day Journey (que je nommerai désormais Shin-Chan) tant ce titre est un petit ovni vidéoludique. Plutôt qu’un jeu, Shin-Chan est une expérience, le compagnon idéal pour cette fin d’été. Mais il est aussi typique des productions nippones qui ne peuvent plaire à tous, réjouissons nous néanmoins de le voir débarquer de manière officielle sous nos latitudes.
L’insouciance en peinture
Pour ceux qui ne la connaitrait pas, Crayon Shin-chan est une série de mangas et d’animés centrée sur une famille japonaise composée de deux enfants et d’un chien et en particulier sur Shinnossuke Nohara (Shin-chan), un petit garçon espiègle de cinq ans. Assez populaire au Portugal et en Espagne, un peu moins en France, on peut tout de même être déçu que le titre ne comporte pas de sous titres français alors qu’il propose d’autres langues européennes comme l’allemand, le portugais, l’espagnol et bien sûr l’anglais.
Le titre vous donc nous faire prendre part au voyage de Shinnossuke alors qu’il rend visite avec sa famille à l’amie d’enfance de sa mère dans un petit village de compagne nommé Asso. Lorsque la famille Nohara arrive à destination, un professeur fou donne à Shinnosuke un appareil photo qui crée un dessin à chaque fois qu’il prend une photo. Pendant les premières heures, tout se déroule normalement jusqu’à ce que ce même professeur utilise une technologie qui permet de voyager dans le temps pour invoquer des dinosaures (!!!) afin semble t-il d’apporter le chaos…. Je m’arrêterais volontairement ici car le scénario n’est ici qu’un prétexte à une aventure à la limite du contemplatif. Il est bien important de comprendre que Shin Chan fait partie de ces jeux particuliers, un peu dans l’esprit d’Animal Crossing pour reprendre un jeu moins confidentiel. L’essentiel ici est l’invitation au voyage, à la flânerie et à l’errance.
En mode Chill,
Car Shin Chan, ce sont des petites tranches de vie, des scénettes qui donnent la banane, comme la gym du matin, le bain du soir ou les repas en famille. Le jeu se base sur un cycle jour/nuit mais vous laisse extrêmement libre de vos journées. A vous de voir comment vous emploierez votre temps. La découverte d’un spot où pêcher pour alimenter son cahier de notes ou encore cueillir tout sorte de plantes pour alimenter son herbier, aider les commerces en leur apportant ce dont ils ont besoin ou encore devenir un reporter émérite et redonner ses lettres de noblesses au journal du village.
Le sous titre « The Endless Seven-day journey » fait référence aux 7 jours dont vous disposez pour « résoudre » l’intrigue principale liée au professeur. Cela peut paraître peu pour un titre qui vous invite à flâner mais rassurez vous. A l’issue des 7 jours, une boucle temporelle vous permettra de débuter une nouvelle semaine et continuer vos activités. La durée de vie n’est cependant pas énorme il vous faudra une poignée d’heures pour venir à bout du jeu, un peu plus si vous avez le syndrome du collectionneur. Mais en toute franchise, c’est un mal pour un bien, les activités se révélant tout de même répétitives, une durée de vie plus importante aurait nuit au plaisir de jeu.
Le titre dispose de magnifiques décors, et quand je dis magnifiques ce sont des invitations au voyage de chaque instant. Optant pour des caméra fixes, on échappera pas quelquefois à de petits égarements à la Resident Evil (non! je ne voulais pas aller par là) mais le rythme chill du jeu permet ce genre d’écart. Au diapason des graphismes, le sound design est également de très bonne facture et on a vraiment l’impression de se retrouver en pleine campagne l’été. La barre d’endurance quant à elle semble avoir été ajoutée pour vous empêcher d’avancer trop vite dans votre découverte, à moins qu’elle ne soit qu’un prétexte pour vous faire dépenser vos sous et acheter de quoi l’alimenter. Toujours est-il qu’elle pourra s’avérer frustrante en certaines occasions.
Crayon Shin Chan est connu pour son humour. Le jeu n’en manque pas même si l’on sent que le travail de traduction a été délicat pour tenter de reproduire les jeux de mots par exemple. Cela reste de bonne facture cependant et suffisamment accessible avec un niveau d’anglais moyen.
Shin-Chan n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains. C’est un jeu de niche où l’action et l’intrigue sont en second plan. Si vous êtes amoureux des productions atypiques, vous avec déjà certainement ce jeu sous votre radar et mon avis ne pourra que vous conforter dans son achat. Si vous tombez par hasard sur cet article et que vous êtes curieux d’expériences différentes, si vous aimez les petits jeux feel good, Shin Chan pourrait bien vous surprendre. Pour les autres, passez votre chemin, le charme de Shin Chan n’opèrera pas.
Quel immense plaisir de le voir débarquer chez nous.
En conclusion | ||
L'arrivée de Shin-chan: Me and the Professor on Summer Vacation - The Endless Seven-Day Journey sous nos latitudes est en soit un petit miracle. Attention cependant à ne pas vous enflammer tant le titre est un petit ovni vidéo-ludique. Représentant du jeu feel good, il ne conviendra pas à tous. Jeu Chill par excellence qui met en avant la collection et le relationnel, le titre laissera de marbre tout ceux qui n'ont jamais trouvé le moindre intérêt à des titres comme Animal Crossing par exemple. Les autres seront au contraire ravis de découvrir un titre magnifique comme une nuit étoilée d'été, une ode à la poésie et une invitation au voyage, que demander de mieux pour terminer l'été? | ||
Devrait plaire: | - Graphismes et sound design excellents - L'humour - Pêche et cueillette - Un jeu feel good |
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Pourrait ne pas plaire: | - Un jeu de niche, très contemplatif - La caméra peut parfois nous jouer des tours - La barre d'endurance - Petite durée de vie - Pas de traduction française |
Support: Switch Editeur: Neos Corporation – avis réalisé sur Switch à partir d’un code fourni par l’éditeur.