[AVIS] Lunark

Développé par Johan Vinet, Lunark est une aventure de science-fiction dans laquelle vous incarnez Léo, un orphelin embarqué dans la rébellion contre le régime totalitaire de Lunark. La Terre étant devenue inhospitalière, une poignée d’élus choisis par Noé, une IA, ont en effet utilisé la Lune comme vecteur dans l’espoir de recréer l’humanité sur une planète plus propice à la vie.

Des sources d’inspiration prestigieuses

De l’aveu même du créateur, Lunark puise une partie de son inspiration dans des titres renommés comme Prince of Persia, Flashback ou encore Another World ou dans les films de science fiction comme Blade runner et Total Recall. Il y a en effet de nombreuses similitudes avec ces différentes source d’inspiration à commencer par l’animation de son protagoniste principal, un petit bijou alors que celui ci n’est constitué que de quelques pixels. C’est même plutôt cocasse de constater que ce petit personnage parvient à retransmettre de manière efficace les différentes actions qu’il entreprend. Mention spéciale également aux différentes scénettes qui ponctuent le jeu où le niveau d’excellence des animations met à mal de nombreux titres aux modèles plus sophistiqués.

Niveau ambiance, le titre n’est pas en reste et on retrouve tous les marqueurs des films cité plus haut: un monde post apocalyptique, géré par ce qui s’assimile à une dictature, les disparités au sein des différentes classes d’une même société, la rébellion ainsi que certaines références mythologiques. Alors on pourrait se dire que Lunark se contente d’être un melting-pot de références, ce qui n’est pas totalement faux en soit, mais il le fait de manière efficace sur les 6-8heures que durent l’aventure. Cela peut paraître court comme durée de vie mais je la trouve au contraire idéale. Cela évite le sentiment de redondance des actions et le fait de voir l’aventure trainer inutilement en longueur.

Lunark base son gameplay sur un mix réussi de plateforme, de puzzle et d’action. Nous verrons plus loin que tout n’est pas parfait mais l’équilibrage du titre est plutôt réussi. Les phases de plateforme sont bien évidemment idéalement soutenues par l’animation, et comme du temps de Prince of Persia, j’ai parfois réalisé des actions aussi inutiles que de me suspendre à une plateforme juste pour profiter de la souplesse du rendu visuel.

Pour l’action, deux approches principales. Du gunfight, assez simple au moyen de votre pistolet que vous pourrez progressivement upgrader au cours de l’aventure et du combat à mains nues, principalement réservé au phases d’infiltration, étape nécessaire pour récupérer clés et autres laisser-passer.

Les phases de puzzle sont assez simples et nécessiteront d’actionner le bon interrupteur ou de récupérer la bonne clé, le plus souvent après vous être sorti de certaines zones labyrinthiques.

Mention spéciale aux musiques qui accompagnent merveilleusement bien les différentes scènes et qui fleurent bon le chiptune d’autrefois.

Quelques passages frustrants

Bien qu’il soit très réussi, Lunark c’est parfois avéré frustrant en certaines occasions. La faute a une inertie assez prononcée du personnage à laquelle il faut bien s’habituer. Hommage aux anciens titres? Peut être, toujours est-il qu’en 2023, ce petit temps de réaction pour enchainer les actions m’a fait quelque peu grincer des dents. Le personnage met parfois un peu de temps pour dégainer son arme à la sortie d’une roulade, ou se baisser après un saut n’est pas toujours très fluide, dangereux quand un ennemi vous tire dessus.

J’ai mis un point d’honneur à terminer le jeu avec la configuration des boutons de base mais celle-ci n’est peut être pas des plus optimales (en comparaison avec nos habitudes contemporaines) et il est fort probable que vous deviez la modifier. Ainsi le bouton de saut, placé sur le bouton X (jeu testé sur Switch), n’est plus de nos jours placé de manière très naturelle. Le fait de devoir appuyer sur une gâchette pour se suspendre à une plateforme nécessite aussi une petite gymnastique qui s’acquiert en pratiquant le titre mais qui n’est pas innée.

Au final, Lunark s’avère être un excellent titre que j’ai pris énormément de plaisir à parcourir. Pour ceux qui ont connu Flashback ou autre Another World, Lunark ne fera pas forcément dans l’original mais il tient justement son originalité dans la preuve d’amour qu’il transmet de nos jours à ces titres. Un titre de 2023 qui parvient à se faire passer pour un titre des années 90, n’y a t-il pas plus bel hommage?