Après un Pokémon Epée sur lequel j’avais passé plus de cent heures et un Pokémon Diamant qui ne m’avait guère enchanté, j’attendais ce nouvel épisode avec une certaine impatience. La promesse d’apporter quelque chose de différent dans une licence que je connais depuis de nombreuses années m’avait intriguée. Après avoir complété la trame principale du jeu, je dois avouer que je n’ai pas été déçu, retour en quelques mots sur ce Légendes Pokémon Arceus.
Le monde d’Hisui
Si votre ramage….
Je ne vais pas débattre longtemps sur l’aspect technique du titre. Les réseaux sociaux s’en sont chargés pendant des heures, avant même la sortie du jeu parfois, mettant à l’honneur le célèbre « c’est pas parce qu’on a rien à dire, qu’il faut fermer….. » Oui Légendes Pokémon Arceus n’est pas un étalon technique mais je cherche encore un Pokémon qui a su l’être sur sa plateforme d’origine. Alors ca aliase, ca poppe, ca peut sembler vide un peu parfois mais si j’en crois la réaction de mes gamins devant le titre, ce sont des considérations qui leur passent tellement au-dessus. Chanceux sont ceux dont le fait de prendre du plaisir sur un titre reste toujours l’essentiel. Car au final, une fois dans le cœur même du jeu, on finit par se moquer de ces problèmes techniques, même lorsque un Pokémon se téléporte étrangement au sommet d’un arbre. A noter qu’en mode portable, le tout est déjà bien plus convaincant grâce à la direction artistique du titre plutôt réussie. Alors bien sûr, on pourra toujours dire que « la compagnie a des sous », « que nous sommes en 2022 », « que Zelda Breath of the Wild faisait mieux en son temps » et si on jouait tout simplement?
Il faut gratter un peu
Parlons de Zelda BOTW justement, en certaines occasions ce Légendes Pokémon Arceus a ravivé quelques souvenirs du titre et je ferai très souvent un parallèle avec les aventures de Link. Le diable est dans les détails dit-on, où plutôt dans ce petit nuage de vapeur d’eau qui s’échappe de la bouche de mon personnage dans les régions glaciaires, mon avatar qui se frotte les bras pour se réchauffer lorsque je ne touche plus à la manette, le soleil qui se couche doucement à l’horizon ou encore ce Pokémon qui m’a repéré et qui me poursuit pour me botter les fesses. Des détails qui apportent une certaine atmosphère au titre, lui qui a pris le parti de changer une formule dans la forme sans en changer le fond.
Car il est toujours question ici de chasser du Pokémon. Débarqué un peu de nulle part dans la région d’Hisui, qui deviendra plus tard le Sinnoh que nous connaissons, notre héros amnésique va se faire petit à petit une place au sein du Groupe Galaxie. Grâce à l’aide du Professeur Lavande notamment, l’un des premiers à vouloir recenser ces étranges créatures que sont les Pokémons, on n’échappera jamais à ce diable de Pokédex. Sans vouloir spoiler un scénario accessible à tous mais un peu moins naïf que d’habitude, vous allez donc être amené à parcourir les différentes région d’Hisui dans un monde semi-ouvert qui a plus à offrir qu’il n’y parait au premier abord.
La force du titre est donc de s’appuyer sur des bases connues tout en essayant de proposer une approche différente. La chasse aux Pokémons prend ici tout son sens puisque l’on prend réellement une part active dans la traque des bestioles. Pour résumer un système qui doit surtout s’expérimenter, on peut imaginer trois types de Pokémons:
- Les dociles, sur lesquels il suffira de lancer une pokéball pour avoir de grandes chances de les attraper;
- Les craintifs, qu’il faudra approcher de manière plus discrète, caché dans les herbes par exemple, pour tenter de les capturer
- Les combattifs pour lesquels il faudra engager le combat afin de les affaiblir avant capture.
Exit le schéma classique des visites de villes et de combats en arènes pour laisser place aux missions du Pokédex. Attraper un certain nombre de Pokémons, les capturer par surprise, attraper les redoutables barons (des Pokémons surpuissants) autant de tâches à accomplir pour engranger le nombre de points nécessaires pour l’acquisition d’étoiles, similaires aux badges dans les anciennes formules. Alors bien sûr ces taches peuvent s’avérer quelque peu rébarbatives mais la chasse active décrite précédemment parvient à gommer quelques peu la lassitude qui peut s’installer.
D’autant plus que le titre propose également un certain nombre de quêtes secondaires, plus ou moins intéressantes, pour varier les plaisirs et pour effectuer un pas de plus vers une dimension RPG plus marquée. Signe de cette volonté de proposer quelque chose de plus profond, la fabrique d’items (Zelda BOTW vous dites?). En récoltant des ressources lors de vos expéditions, vous pourrez confectionner vous même Pokéballs et objet de soins à partir de recettes qui vous seront confiées en progressant dans le scénario ou en remplissant certaines quêtes annexes. Alors bien sûr, vous pourrez toujours faire quelques emplettes au magasin mais le jeu s’enrichit ici d’une fonctionnalité très intéressante et bienvenue.
C’est l’heure de crafter
Les monarques font également leur apparition, des boss qui là aussi m’ont donné un petit gout de Zelda BOTW, dans leur présentation et le dynamisme des combats.
Le titre revisite également le principe des montures puisque ces dernières sont bien plus intéressantes. La part belle laissée à l’exploration prend une autre dimension en leur compagnie et l’on explore chaque recoin de la carte avec plaisir, on se surprend même à grimper aux arbres en certaines occasions.
Le principe d’évolution est également chamboulé puisque vous aurez désormais la main sur le fait de faire évoluer ou non votre Pokémon lorsque les conditions à son évolution auront été réunies. La gestion des capacités a également été améliorée, et le style puissant/rapide que vous pourrez alterner en combat fait son apparition une fois une capacité maitrisée.
Ce Ronflex Baron n’a pas l’air très heureux de me voir
Un titre riche mais perfectible
Légendes Pokémon Arceus apporte son lot de nouveautés et c’est un réel plaisir de parcourir son univers. La formule fait mouche mais le titre est néanmoins perfectible. Le sentiment de liberté apporté par les montures est rapidement mis à mal lorsque l’on se rend compte que l’on ne peut pas lancer une Pokéball en les chevauchant (à part pour une seule, pourquoi?). Le système de craft est un super ajout mais il est rapidement gangréné par la petite taille de son inventaire; alors on peut certes le faire évoluer mais c’est au prix de très nombreuses piécettes ce qui en fera rager plus d’un. Des petites choses mises bout à bout qui, en complément d’une technique faible, fait penser que le titre a manqué un peu de polish.
Ne boudons néanmoins pas notre plaisir. Tous les goûts sont dans la nature et certains seront sans doute mal à l’aise face aux nouveautés apportées par le titre. Mais me concernant, Légendes Pokémon Arcéus a su insuffler les nouveautés dont j’avais besoin pour réussir à me captiver encore de nombreuses heures à chasser les Pokémons.
Sur ma monture, j’ai fière allure
En conclusion | ||
Legendes Pokémon: Arceus fut pour moi une très bonne surprise. Alors bien sûr on pourrait débattre pendant des heures sur la technique du jeu pour au final ne jamais réussir à se mettre d'accord. Car ce nouveau titre nécessite que l'on voit un peu plus loin que le bout de son nez pour découvrir de bonnes idées, parfois maladroitement exploitées, mais qui parviennent néanmoins à soutenir ce qui porte le projet: proposer une expérience Pokémon différente mais néanmoins fidèle à l'esprit de la série. Une réussite sur ce point. | ||
J'aime: | - Un peu de nouveauté dans l'univers Pokemon - Une direction artistique agréable, à défaut d'une technique exemplaire - L'exploration offre un sentiment de liberté bienvenu - La chasse au cœur du gameplay |
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Je n'aime pas: | - Le simili Tom Nook, terreur de l'inventaire - Des montures peu compatibles avec la chasse - Sa technique lui fera défaut auprès de ceux qui ne feront pas l'effort de passer outre |
Support: Switch Editeur: Nintendo – testé sur Switch à partir d’une version commerciale