Langrisser est une série de RPGs tactiques (T-RPG) débutée en 1991 sur Megadrive et qui s’est poursuivie notamment sur Saturn. Seul le premier épisode a connu une sortie occidentale officielle sous le nom de Warsong mais ce dernier n’était pas d’une exemplarité absolue en terme de traduction. C’est donc avec une certaine impatience que j’attendais cette compilation des deux premiers épisodes qui propose quelques petits ajouts ma foi fort sympathiques.
Du neuf avec du vieux
Et on ne peut pas dire que l’on se sente lésé à la vue des différentes options qui nous sont proposées. Tout le monde devrait pouvoir y trouver son bonheur. Graphismes et musiques à l’ancienne ou remis au gout du jour; chacun devrait y aller de sa petite config sympatoche. J’ai jeté mon dévolu sur des cartes et une réorchestration actuelles tout en conservant la chara design magnifique de Satoshi Urushihara aka le roi du tétons, tant ce mangaka est passé maître dans l’art de représenter les attributs féminins mais je m’égare.
Le titre n’est proposé qu’en anglais avec voix japonaises mais ne boudons pas notre plaisir de (re)découvrir ces deux titres.
Un combat ancestral
L’univers des deux jeux baigne dans la dualité du bien contre le mal. Chaos, le dieu noir, est adoré des démons alors que Lushiris, la déesse de la lumière, est vénérée par les humains. Chacune de ses divinités possèdent un représentant sur Terre: Böser, le prince des ténèbres et Jessica, une magicienne. Chacun est responsable d’une épée détenant le pouvoir des dieux: Alhazard pour le coté obscur et Langrisser pour la lumière.
Chaque titre est donc le récit de cette lutte du bien contre le mal, à différentes époques même si certains personnages seront communs aux deux aventures. D’ailleurs ils ne s’agit pas ici de simple port puisque les histoires ont été légèrement remaniées. Langrisser I bénéficie désormais du système de routes de Langrisser II pour proposer des embranchements supplémentaires à l’histoire et Langrisser II bénéficie de quelques scènes remaniées par rapport à l’original.
On apprécie l’arbre pouvant être consulté à tout moment et qui nous indique à quel chapitre l’histoire peut suivre une autre voie ainsi que les conditions nécessaires pour emprunter telle ou telle voie. Pour vous y essayer, il faudra jongler avec les différentes sauvegardes ou alors profiter du new game plus qui vous permet de recommencer une partie en conservant l’expérience gagnée lors de votre run précédent ou de vous frotter au challenge mode avec des ennemis plus combatifs.
Bataille à grande échelle
Le système de combat est commun aux deux épisodes et il s’agit là de leur plus grande force. Les cartes sont assez grandes, même si on regrettera parfois de retrouver les mêmes cartes d’un épisode à l’autre. Ces dernières peuvent abriter plusieurs dizaines de combattants à la fois. Car chacun des membres de votre équipes peut (et doit) embaucher des mercenaires pour lui prêter main forte. Au fur et à mesure de votre progression, les membres de votre équipe pourront évoluer dans différentes classes ce qui leur permettra d’engager différents types de soutien parmi lesquels on pourra citer les elfes, les dragons, les anges, les harpies… Petit regret cependant on ne peut mixer le type de soutien, un commandant devant obligatoirement embaucher le même type de recrues par bataille. Il vous est néanmoins possible de recruter différemment par leader de manière à constituer une équipe équilibrée car comme tout T-RPG qui se respecte, certains types d’unités sont plus faibles/forts face à d’autres. A noter également que vos mercenaires sont étroitement liés à leur commandant, le fait de se trouver à proximité de leur chef leur octroyant certains bonus, comme une régénération de point de vie en fin de tour par exemple.
Les missions se résument le plus souvent à battre l’ensemble des ennemis ou un adversaire particulier même si parfois vous devez agir en tant que garde du corps pour un personnage non joueur. Dans les troupes ennemies, on retrouve également ce lien qui unis mercenaires et commandants, puisqu’il vous suffira de battre leur chef pour que l’escadron tout entier quitte la carte. A moins que vous ne préféreriez abattre le menu fretin en premier lieu afin d’engranger de l’expérience puis finir par leur chef.
Cette réédition facilite également la manière de faire progresser vos personnages et de les faire évoluer par le biais de CP que vous gagnerez en cours de bataille. ici vous pouvez facilement switcher de classe entre deux batailles pour peu que vous ayez un nombre de points suffisant, réduisant ainsi certaines contraintes des épisodes originaux.
Au rayon des petits griefs, on aurait aimé une option pour zapper les déplacements automatiques de nos unités une fois que l’on a décidé de terminer son tour, le temps peut paraître un peu long quand une vingtaine de personnages vaquent à leurs occupations sans que l’on ne puisse agir. L’IA des ennemis est perfectible, le jeu est assez permissif, la prise de risques légère car parfois un ennemi n’achève pas un des vos commandants pourtant en fâcheuse posture. Les déplacements semblent parfois illogiques, il n’est pas rare de voir un cavalier franchir un pont pourtant détruits ou un soldat gravir franchement le rempart d’un château. Si les scénettes mettant en avant les affrontements entre différentes unités sont plutôt joliment réalisées, elles n’apportent finalement pas grand chose et vous ferez certainement un petit détour via les options pour les désactiver afin d’éviter que les batailles ne s’éternisent.
Malgré quelques défauts, ce remaster apporte une petite touche de modernisme et d’accessibilité à ces deux titres sans dénaturer le matériel original. J’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir ces deux aventures que je recommande aux amateurs de ce genre qui se fait un peu rare de nos jours. En tant que fan de rétro, on peut également se féliciter que ces deux titres puissent vivre une nouvelle jeunesse sous nos latitudes.
Support: Switch, PS4 Editeur: NIS America – testé sur Switch à partir d’une copie fournie par l’éditeur, merci à lui.