Je ne suis pas particulièrement atteint par la Granblue Fantasy mania. Eloigné du jeu mobile, j’avais eu un premier contact avec la licence par le biais de Granblue Fantasy Versus, un titre de Versus Fighting que j’avais pas mal apprécié mais que je n’avais pas spécialement approfondi. Changement de registre mais pas d’univers avec ce Relink, longuement attendu et qui fait ses premier pas dans le monde de l’action RPG (mais pas que). Un jeu avec une approche particulière puisque la quête principale n’est au final qu’un prétexte mais nous y reviendront par la suite.
Un scenario sans surprise, un univers à découvrir
Le titre vous permet d’incarner une héroïne, Syta ou son homologue masculin Gran, capitaine d’un équipage se rendant à Estalucia à bord du Grandcypher, un bateau volant. Cette petite troupe est accompagnée de Lyria une jeune fille mystérieuse semblant posséder un lien étroit avec des invocations surpuissantes. Le hic est que Lyria va rapidement se faire capturer et vous voyez se dessiner devant vous la trame de la quête principale, retrouver Lyria et affronter ses méchants kidnappeurs. Quelque chose de très convenu mais cela n’est pas forcément un défaut, d’autant plus que le titre à de jolies choses à offrir.
Le premier contact avec le jeu est un peu abrupte dans le sens où l’on débarque dans un groupe qui semble déjà bien installé. Les liens et affinités entre personnages sont déjà établis et le néophyte de la licence aura du mal à trouver sa place dans cet univers dans un premier temps. Heureusement le titre va progressivement distiller des informations pour que les pièces du puzzle se mettent en place et redonner un semblant de background à un titre qui démarre sur les chapeaux de roue.
En arrivant sur la première île on se rend compte que le titre va fonctionner sur le principe d’un hub avec en son centre un village à partir duquel vous pourrez effectuer un certain nombres de quêtes annexes ou poursuivre la trame principale. Les quêtes annexes auront pour but de vous permettre d’augmenter vos stats, d’améliorer votre équipement par le biais du forgeron ou encore de découvrir les « Épisodes Destin » ces pans additionnels de l’histoire que je mentionnais plus haut et qui vous permettent d’en apprendre plus sur les liens qui unissent vos personnages.
La poursuite de l’histoire principale va s’effectuer d’îles en îles, dans des environnements clos par nature ce qui limite quelque peu l’exploration. Ne vous attendez pas à un monde ouvert où vous pourrez flâner allégrement. Les espaces son plutôt restreints, et malgré quelques sinuosités, le tout s’effectue plutôt en ligne droite. On pourrait alors se sentir quelque peu frustré par la forme mais on prend pourtant plaisir à suivre cette aventure quelque peu dirigiste grâce à sa direction artistique de qualité et à son système de combat généreux.
C’est de toute beauté
J’ai personnellement été charmé par la direction artistique du titre. Sans être un titre qui crie au génie visuellement parlant, son rendu « manga » et ses effets d’aquarelle pour assurer une distance d’affichage satisfaisante font plutôt mouche. Ajoutez à cela un choix de couleurs inspiré, un chara design sympathique et le titre se laisse agréablement parcourir malgré des environnements assez classiques pour ce type de jeu. Un mot sur l’excellente bande son composée par Tsutomu Narita et le support de Nobuo Uematsu dont on reconnait la patte (voir des clins d’œil) dans certains titres.
Si l’histoire est finalement assez anecdotique, Granblue Fantasy Relink mise avant tout sur l’action. Les combats sont au cœur du jeu et les affrontements contre les boss la véritable raison d’être du titre. Pour être tout à fait honnête, le système de combat est tellement riche, les effets qui en découlent tellement présents que c’est un peu un joyeux bordel à l’écran. Alors pour le coup c’est dynamique au possible mais les premiers affrontements risquent de vous donner l’impression de ne pas maitriser grand chose. Et puis petit à petit, on apprend à maitriser quelque peu la bête. Aux enchainements effectués à partir du coup rapide et du coup fort, vous ajouterez les compétences de votre personnage (jusqu’à 4 par perso) qui vous permettront de lancer des sorts élémentaires par exemple. Puis les attaques liées, qui vous permettront d’effectuer des attaques combinées et plus puissantes avec un autre personnage, sous certaines conditions. Plus vous effectuerez d’attaques liées et plus vous augmenterez la jauge de lien au sein de votre équipe, une fois cette dernière remplie, le temps sera alors ralenti vous permettant de maximiser les dégâts contre vos adversaires. C’est sans compter sur votre jauge de spécial qui se remplit également en parallèle, vous permettant de lancer une attaque dévastatrice. Et puisqu’il en faut toujours plus, si les quatre personnages qui composent votre équipe enchainent leur attaque spéciale, vous déclencherez alors le Final Burst, ou attaque ultime faisant un maximum de dégât. Un système riche, trop riche dans les premiers instants du jeu mais qui s’apprivoisent progressivement, malgré ce défaut de lisibilité que je mentionnais précédemment. A noter que si le titre vous propose une poignée de personnages au départ pour créer votre escouade de quatre combattants, vous pourrez recruter d’autres coéquipiers au cours de l’aventure pour une vingtaine de personnages au total. Sachant que chaque personnage dispose de ses propres capacités et qu’au final le gameplay de chacun est assez spécifique, les combinaisons sont nombreuses et chacun devrait pouvoir créer une team qui lui ressemble. Arbre de compétence, optimisation d’armes, création de sceau apportant des bonus divers, les amoureux de team builder devraient être aux anges.
Au final une aventure prétexte?
Alors avec une aventure principale sympathique mais plutôt courte (une vingtaine d’heures) et un système de combat aussi riche, on en vient à se demander quelles sont les véritables intentions de ce Granblue Fantasy Relink? Car ce que l’on retient vraiment du titre, ce sont les affrontements de boss. Spectaculaires dans leur mise en scène, haletants, dynamiques ces derniers sont vraiment la pierre angulaire du titre. Loin du simple pousse bouton puisqu’il faudra souvent composer avec les forces et les faiblesses des membres de votre groupe. Et c’est là que le titre va diviser. Car une fois l’aventure principale terminée, l’action RPG auquel nous avions affaire glisse brutalement vers le Monster Hunter Like. Exit l’Action-RPG pour se diriger vers les missions faisant appel à une customisation savante de votre équipe encourageant le farm à outrance. Une deuxième facette de jeu, qui en laissera certains sur le carreau de par une répétitivité inhérente à ce type de quêtes (affrontements de hordes ou de boss) mais qui ravira ceux aimant passer de nombreuses heures à définir la meilleure stratégie d’équipe.
Granblue Fantasy Relink est une proposition intéressante. Agréable à l’œil, généreux dans ses combats, certains y verront un action RPG court mais intense en délaissant le contenu End game pourtant gigantesque. D’autres y verront un Monster Hunter like à l’intro un peu longuette. Enfin les derniers accueilleront le titre à bras ouverts profitant de chacune des facettes que le titre propose. Un jeu qui mérite votre attention, quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez.
Granblue Fantasy Relink Développeur: Cygames Support: PS5, PC Avis réalisé sur PS5 | ||
Action RPG, Monster Hunter Like ou les 2? Au final il est assez difficile de classer le titre. Action RPG light avec un contenu End Game monstrueux pour certains, Monster Hunter like avec une intro bien trop longue, chacun verra en Granblue Fantasy Relink un titre différent. Pourtant, qu'elle que soit votre affinité avec lui, le titre est joliment réalisé et propose un système de combat dynamique bien que parfois un peu brouillon. Un titre que beaucoup devraient apprécier mais pas forcément dans son intégralité. | ||
J'aime: | - Une jolie direction artistique - Des musiques de qualité - Un système de combat riche - Une aventure courte (story) mais dynamique - Deux jeux en un |
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Je n'aime pas: | - Scenario prétexte - La lisibilité des combats - Au final on ne sait pas trop à qui s'adresse le titre |