Attendu au tournant (ah ah), Gran Turismo vient de débarquer sur Playstation 5. Ayant tâté de tous les épisodes, je n’aurais pas la prétention de mettre attelé à cet avis avec le background d’un pilote semi-professionnel comme on croise désormais beaucoup sur le net. Juste mon regard de joueur, celui qui se remémore avec un brin de nostalgie une intro rythmée au son des Cardigans. Au mieux quelque réglages (ceux dont je comprends la portée réelle), une sensibilisation au transfert de masse et quelques kilomètres de bitume. Alors si vous êtes en quête d’un avis technico-technique assez perdu de temps, passez votre chemin. Par contre si un avis de daron qui saisi la manette comme s’il s’installait au volant de son véhicule vous intéresse, prenez un petit cawa et installez vous, Gran Turismo est-il encore My Favourite Game? (tu l’as?)
En terrain connu
Mix entre l’interface chicos de GT sport et le menu carte emprunté à ses aïeuls, le sentiment de retrouver un vieux pote n’a jamais été aussi présent. Un vieux pote qui a pris un peu de brioche, voire qui s’est un peu dégarni et qui nous retrouve désormais dans l’ambiance cosy d’un café. Il faudra vous y habituer, Gran Turismo c’est un jeu de daron, qui prend son temps. La bamboche technoïde n’est pas à l’ordre du jour. Musique d’ascenseur (clairement pas le point fort du titre) en fond sonore, l’avenant Luca va nous confier tout un tas de missions par le biais de ses menus bobo. Le plus souvent composée de trois épreuves à la thématique bien définie (type de véhicule, marque,…) il vous suffira de finir au moins troisième pour remporter l’épreuve et avoir doit à un petit descriptif façon encyclopédie vivante des véhicules remportés/affrontés. Car ce Gran Turismo est une gigantesque encyclopédie plus ou moins interactive, une ode à la passion automobile que les amoureux des sports mécanique ne peuvent qu’apprécier. Chaque scénette, chaque vignette transpire l’amour pour l’automobile. A l’instar du capuccino qu’on vous servirait presque après chaque épreuve, Gran Turismo 7 se déguste. Il prend son temps. Les premières heures sont très didactiques, les courses limitées en nombre de tours et les différentes options se déclenchent progressivement (véhicules d’occasion, permis, épreuves, customisation…), il vaut mieux ne pas être pressé.
Un titre paradoxal
Vous l’aurez compris encyclopédie rimerait presque avec collectionnite. C’est le propre d’un GT, vouloir remplir son garage de nombreux véhicules, tous excellemment mis en valeur dans le mode Scapes notamment (mise en situation des véhicules en paysage réel) ou encore lors des replays. Les photographes en herbe seront aux anges.
Seulement voilà, le jeu est plutôt radin au sens pécuniaire du terme. On commencera bien évidement au bas de l’échelle avec un véhicule qui fait ce qu’il peut pour engranger des sommes plutôt dérisoires. Sachant qu’on ne peut revendre ses véhicules, vous devrez, outre le fait de devoir conserver un véhicule sans attrait, faire des choix drastiques dans la sélection des véhicules d’occasion ou des réglages à apporter à votre voiture pour participer de manière efficace aux épreuves qui s’offriront à vous. Soyons clair, c’est un peu frustrant, surtout dans les premières heures. Alors bien sûr, le nouveau système d’expérience « collectionneur » se base sur la taille de votre garage mais qui a envie de piloter une Suzuki swift une fois un modèle plus puissant obtenu?
On retrouve bien évidemment les fameux permis (dont certains obligatoires) et ce besoin hypnotiques de vouloir obtenir l’or à tout prix, ce qui devrait rappeler des souvenirs plus ou moins heureux à beaucoup d’entre vous.
Notons qu’après une première partie assez dirigiste, le jeu vous récompensera avec un peu plus de liberté, et vous pourrez vous diriger à votre guise vers le mode mission, défis ou contre la montre par exemple.
Et les courses dans tout cela?
Si l’habillage, sous peine d’y adhérer bien évidemment, n’est pas à remettre en cause au niveau de sa qualité, qu’en est-il du cœur du jeu à proprement parler? Et bien je suis un peu plus mitigé. Si en ce qui me concerne le nombre de circuit (une trentaine, avec de nombreuses variations) me suffit amplement, visuellement le titre n’est finalement pas aussi percutant que l’on aurait pu le fantasmer. Alors entendons nous bien, le titre est d’un bon niveau. Mais il n’y a pas d’effet wahouh, surtout comparé à la déclinaison précédente du titre. Etrange sensation qu’il m’est difficile de réellement décrire mais outre des effets visuels plutôt réussis, le rendu global m’a paru quelque peu aseptisé, j’oserai le mot « terne » en piste, surtout lorsque l’on s’attarde sur la qualité du mode scapes et le soin apporté à la modélisation des véhicules. Alors bien sûr, la météo dynamique (mais uniquement sur certains circuits), les très jolis effets de lumière çà et là, le mode replay qui tient historiquement la route font le job mais que dire de ce public d’un autre temps et des éléments en arrière plan qui semblent parfois faire simplement acte de présence? Bref le petit coté cosy des à-côtés tranche un peu avec ce ressenti un peu « froid ». Peut être en attendais-je trop ?
J’ai déjà mentionné les musiques totalement insipides qui jalonnent le titre mais heureusement coté son c’est de bien meilleure facture, le son de son propre moteur, celui des concurrents, le passage sur les vibreurs, tous les petits sons mécaniques qui parsèment le jeu…le tout forme un ensemble cohérent qui participe à l’immersion.
Petit point sur l’IA qui s’améliore petit à petit même si cela n’est pas toujours parfait. On assiste moins au phénomène de véhicules sur un rail, ca part un peu plus à la faute, ca se bagarre un peu plus entre adversaires même si cela reste perfectible. Si vous ajoutez à cela la gestion de l’essence, de l’usure des pneus dans les courses les plus consistantes, le plaisir de conduite est bien là.
Sur Playstation 5, les temps de chargement sont très appréciables, quelques secondes pour charger une course, ca fait un bien fou. La Dualsense fait des merveilles, on ressent les changement de rapport, les aspérités du bitume et on en viendrait presque à se manger les vibreurs de façon systématique.