Mine de rien ca fait une bonne dizaine d’années que la série Etrian Odyssey poursuit son petit bonhomme de chemin dans le monde assez fermé des dungeon crawler avec vue à la première personne. Pour ceux qui ne connaitraient pas le genre, ce type de jeu suit une trame narrative prétexte à l’exploration de donjons, l’élaboration de cartes parfois complexes pour s’orienter et bien sûr de nombreux combats. Une sorte de RPG non aseptisés qui le réserve à un public averti. On aime ou on déteste.
Etrian Odyssey Nexus est le chant du cygne de la série sur la portable de Nintendo qui, à l’aide de ses deux écrans, se prêtait fort bien à la discipline. Pour ce champ d’honneur, Atlus s’est-il contenté de reproduire une recette maitrisée ou a t-il sublimé le matériau de base? Réponse, un peu des deux.
Fichtre c’est beau
Les petits screenshots maison qui alimentent cet article ne devraient pas me contredire. Le titre est très agréable à l’oeil. Les décors fixes sont magnifiques et parfois agrémentés de quelques animations qui apporte un peu de vie à l’ensemble. Le chara design est magnifique avec des personnages, même si il ne s’agit que de représentation 2D, très détaillés et haut en couleur. Les donjons ne sont pas en reste et même si les décors ont tendance à se répéter, ils sont dans le haut du panier sur le support. L’effet 3D est plutôt bon et le titre peut se targuer d’être un des plus jolis sur la machine.
Mention spéciale aux musiques signées Yuzo Koshiro qui sont vraiment excellentes. Même si certaines sont originales, on retrouve beaucoup de titres empruntés aux épisodes précédents. Une sorte de pot pourri d’excellente facture néanmoins, qui rappellera de bons souvenirs aux habitués de la série et qui apporte beaucoup de diversité au titre.
Fait nouveau les dialogues sont désormais en japonais avec des sous titres en anglais. Si l’on note parfois quelques phrases non sous titrées, elles ne concernent que des éléments de moindre intérêt, le principal est heureusement bien là.
Techniquement le titre est imparable.
Une suite dans la continuité
Le jeu prend place dans l’archipel volant de Lemuria. La princesse Persephone de Maginia engage des explorateurs pour parcourir les ruines de Lemuria dans le but de trouver un trésor légendaire censé apporter une prospérité infinie…L’une des caractéristiques de la série est de distiller son scénario au gré de l’aventure par petites touches et de construire son histoire avec les découvertes réalisées dans les donjons. Cet épisode n’échappe pas à la règle. Vous serez donc rapidement mis dans le bain et vous retrouverez à constituer votre guilde pour partir à l’aventure. Votre équipe sera constituée de 5 combattants que vous pourrez customiser à votre guise (apparence, voix..) et auxquels vous assignerez une classe parmi les 19 disponibles (une seule nouveauté ici par rapport aux épisodes précédents, le héros). Magicien, soldat, combat rapproché ou distant autant de possibilités que de classes disponibles pour vous créer une équipe adéquate pour les épreuves qui vous attendent. Il sera parfois nécessaire de vous adapter et de moduler votre équipe en conséquence en fonction de la thématique du donjon et du type d’ennemis. Ajouter à cela le fait de débloquer des sous classes et vous passerez énormément de temps à customiser votre équipe. Réussir des quêtes vous fournira argent et matériaux que vous pourrez utiliser pour améliorer votre arsenal auprès du marchand.
Le jeu s’appuie sur un système de quêtes auxquelles vous vous inscrirez à la taverne du village. Elles consisteront souvent en de simples missions pour débarrasser les environs des ennemis qui y sévissent, aider des personnages à atteindre un but précis ou encore explorer des ruines. A noter que nous n’explorons pas à proprement parler la carte du monde, tout est régi suivant un système de hub et d’acceptation de quête qui vous enverra dans telle ou telle région. A noter que le jeu offre un système de choix en fonction des situations qui vous conduira à résoudre certaines quêtes différemment.
Les combats se déroulent avec votre équipe (et les ennemis) positionnée sur deux lignes. Le front pouvant frapper les ennemis de première et de seconde ligne, votre ligne arrière ne pouvant atteindre que la première ligne ennemie. Un peu de stratégie qui vous demandera de positionner les bonnes unités pendant les batailles. Chaque personnage possède en plus des techniques classiques d’attaque/défense la Force Boost et la Force Break, deux capacités spéciales à utiliser à bon escient. Le boost offre des bonus en combat et peut être actionné une fois sa jauge dédiée remplie à 100%. La Force Break offre un avantage certain mais ne peut être activée qu’une fois.
Le point fort d’Etryan Odyssey est l’exploration des donjons. Vous devrez dessiner vous même votre carte et fur et à mesure de votre avancée. Le stylet sera votre compagnon idéal pour tracer murs et indiquer les positions intéressantes. L’éditeur est plutôt bien fait et offre tout un tas d’options intéressantes. La présence des ennemis est signalée à l’aide d’un petit radar qui réagira en fonction de la distance par rapport aux ennemis et constitue un élément stratégique dans votre façon d’explorer les lieux. L’exploration donnera lieu périodiquement à de mini événements, soit bénéfiques, soit négatifs pour votre équipe et il y aura le plus souvent différentes façons d’aborder ces derniers.
Le jeu est plutôt long (plus de soixante cartes à explorer), propose plusieurs niveaux de difficulté et peut vous donner du fil à retordre si vous n’êtes pas bien préparé. Le titre demande d’être minutieux dans la préparation de son équipe pour tirer le meilleur parti des compétences de chacun et ainsi s’adapter à la quête en cours. Un jeu qui demande donc de la patience et auquel il faut s’attaquer en connaissance de cause.
Support: 3DS Editeur: Atlus – testé sur 3DS à partir d’un code fourni par l’éditeur