Erica va diviser. Certains y verront ici une énième tentative de film interactif et crieront au manque d’interactivité, d’autres y joueront comme à un jeu vidéo puisque nous sommes sur console…difficile de catégoriser Erica et ce n’est peut être, au final, pas la chose à faire. On passera outre la gestation difficile, le changement d’actrice depuis son annonce pour se consacrer sur le résultat final. Erica est avant tout une expérience sympathique livrée dans un joli écrin.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques mots sur les conditions de test. Cet avis a été écrit après avoir effectué 2 runs du jeu: un premier avec ma femme aux commandes de l’application dédiée smartphone en version française; un second, seul, en utilisant la manette et en version originale.
Une réalisation léchée
Nous suivons donc les aventures d’Erica, une jeune fille qui a perdu son père dans des circonstances tragiques et qui reçoit quelques années plus tard un étrange paquet ensanglanté. L’enquête qui va suivre va non seulement la conduire à affronter son passé mais aussi elle même. Le principal intérêt d’Erica étant son histoire, je ne souhaite pas trop en révéler ici. Sachez cependant que vous serez amené en cours d’aventure à effectuer des choix qui auront une incidence sur votre propre destinée mais aussi sur celle des différents personnages que vous rencontrerez. Baignant dans le mysticisme, vos choix vous guideront plutôt vers une aventure rationnelle ou qui flirtera au contraire avec une part de surnaturel.
Ce qui frappe avant tout dans Erica, c’est la fluidité des enchaînements de séquences. Les scènes filmées évoluent en fonction de vos choix sans qu’on ne décèle réellement de coupure et l’ensemble se laisse suivre avec intérêt. Les actions à effectuer via le smartphone ou la manette sont plutôt simples et consistent à balayer l’écran (ou la zone tactile) dans un sens ou dans l’autre pour ouvrir porte, serrure ou autre boite. Rien exceptionnel là dedans mais on se prête au jeu. Pour avoir testé les deux méthodes, je dois avouer que l’application smartphone n’apporte pas vraiment un intérêt supérieur, le contrôle à la manette étant plutôt bon. Il était même plus « naturel » pour moi car j’étais moins incité à regarder l’écran de mon téléphone et ainsi je pouvais me focaliser sur l’aventure.
Les acteurs sont plutôt convaincants même si les personnages ne sont pas forcément très travaillés. A noter que suivant les choix effectués, vous passerez plus ou moins de temps avec les personnages, plusieurs runs sont donc conseillés pour les « creuser » d’avantage. La version française est plutôt bonne même si la version originale est un cran au dessus. Attention cependant, quelques oublis font que les dialogues ne sont parfois pas sous titrés (le jeu propose les sous titres français).
Essai transformé?
Bien sûr tout n’est pas rose. D’aucuns diront que le scénario n’a rien de très original, qu’il est assez vite expédié (un peu moins de deux heures) mais le premier run m’a donné envie de revivre l’histoire sous un autre angle et je pense que c’est là l’une des forces d’Erica. Une durée de vie plus longue ne m’aurait peut être pas donné l’envie de m’y replonger. Avec le second run, j’ai pu modifier ma façon d’appréhender l’histoire, donner une autre personnalité à mon héroïne, favoriser tel ou tel personnage. Petit à petit, on crée soit même son propre cheminement et je reste persuadé que le titre dispose de la bonne durée de vie pour susciter l’envie de l’explorer dans les moindres recoins. Car pour vivre une aventure différente, vous devrez la reprendre depuis le début, impossible de revenir à un embranchement pour modifier son choix. A noter que les trophées ne se débloquent qu’à la fin de l’histoire, plutôt subtil pour ne pas vous sortir de l’aventure et ne rien spoiler.
Certains seront déçus de ne pas y retrouver d’énigmes. En effet, le jeu ne propose que des actions basiques mais cela permet également de conserver un certain rythme dans l’aventure.
Malgré quelques raccourcis, une interactivité efficace mais limitée à sa plus simple expression, je dois avouer que j’ai réellement apprécié Erica. Pour le prix d’une place de ciné, Erica ne révolutionnera pas le petit écran mais l’expérience proposée par Flavourworks est tout aussi réussie qu’un petit film pop corn, alors pourquoi se priver?
Support: PS4 Développeur: Flavourworks – testé sur PS4 à partir d’un code fourni par l’éditeur, merci à lui