Jusqu’à quelques jours avant sa sortie, Concrete Genie était pour moi un parfait inconnu. Dommage ai je envie de dire car malgré sa courte durée de vie, l’oeuvre du studio PixelOpus m’a enchanté du début à la fin.
Concrete Genie nous permet de suivre les aventures d’Ash un jeune garçon qui a pris pour habitude de passer son temps libre à dessiner dans la ville de Denska malgré l’interdiction de sa maman. Ville autrefois prospère, cette dernière est aujourd’hui désertée et polluée. Mais Ash n’est pas seul à errer dans la ville fantôme, une bande de garnements y passe également son temps bien décidée à embêter notre jeune héros. La vilaine troupe s’empare alors du carnet de dessins d’Ash, en arrache plusieurs pages qui finissent par s’envoler dans la ville, et enferme notre ami dans le téléphérique direction le phare de la ville, réputé hanté…C’est alors que notre aventure commence.
Poésie numérique
Dans ce phare délabré, Ash va retrouver l’une des pages de son carnet, celle où il a dessiné Luna, un être étrange, monstrueux mais néanmoins sympathique. Luna va alors se matérialiser sous ses yeux et confier à notre héros un pinceau magique ainsi qu’un certain nombre de motifs qu’Ash pourra utiliser pour réaliser des fresques et donner naissance à d’autres génies.
Car ce sont de fresques murales dont il va être question dans Concrete Genie. Pour redonner à la ville son éclat d’antan mais aussi vaincre le mal qui la ronge progressivement, Ash va en effet devoir réaliser de gigantesques peintures au sein de la ville. Divisée en plusieurs secteurs, eux mêmes composés de plusieurs zones, Ash va devoir peindre des endroits repérés par de petites ampoules au sein de la ville. Une fois le dessin correctement réalisé les ampoules s’illumineront à Ash pourras se concentrer sur la zone suivante.
Mais la tâche ne sera pas aussi simple qu’effectuer un simple dessin. Ash va en effet être confronté à quelques énigmes, plutôt simples, ralentissant sa progression. Bâche lui bloquant le chemin, plate forme à actionner, courant à rétablir, les interactions sont nombreuses et ce sont sur ces dernières que repose le cœur du jeu. Car dans sa quête Ash ne sera pas seul. A l’instar de Luna, le jeune garçon va pouvoir donner vie à d’autres génies possédant chacun leur propre capacité: génie du feu pour brûler un obstacle, génie de l’électricité pour actionner certains mécanismes et quelques autres que je vous laisserai découvrir.
Pour invoquer ces génies, vous devrez leur donner vie en des endroits précis grâce aux pages de votre carnet, pages que vous collecterez dans la ville au fur et à mesure de votre progression. Vous pourrez également leur adjoindre des attributs comme des oreilles, une queue…En fonction des pages que vous recueillerez, vous pourrez ainsi créer des génies qui vous sont propres et ces derniers prendront vie en fonction de votre imagination. C’est là l’une des forces du titre, puisque les possibilités sont nombreuses et le monstre animé respecte votre croquis de façon bluffante; on a réellement le sentiment que c’est notre oeuvre qui prend vie et non une réalisation lambda. Autre point important, l’attention portée aux détails, prenez le temps d’observer vos petits génies lorsqu’ils vous rendront service, débloqueront une situation ou tout simplement lorsqu’ils vous indiqueront le chemin. Magique.
Vous pourrez faire déplacer les génies grâce à votre pinceau mais vous devrez respecter le fait que ces derniers ne peuvent se mouvoir que sur des murs continus. Et ils sont également effrayés par une matière démoniaque que vous devrez préalablement éliminer. C’est ici que la super peinture entre en jeu. Cette peinture un peu spéciale vous sera octroyée par les génies lorsque vous réaliserez les motifs qu’ils vous demanderont, elle vous permettra alors de recouvrir cette matière maléfique et débloquera le passage de vos génies. Vos? Parfois vous aurez en effet besoin de plusieurs génies pour passer un obstacle précis.
Lorsque vous aurez redonné vie à l’ensemble d’un secteur, vous réaliserez alors une gigantesque fresque, baptisée ici chef d’oeuvre qui clôturera cette partie et vous passerez alors à la partie suivante. Même si la mécanique de jeu est sensiblement la même, votre carnet de croquis va s’étoffer, les possibilités vont être plus nombreuses et on ne s’ennuie pas un instant. Si la première partie du jeu est plus contemplative, plus basée sur les énigmes, la dernière partie du jeu est quant à elle plus axée sur l’action. Dans la première partie, seule la troupe de garnements viendra vous chercher des noises et vous devrez parfois enchaîner les phases de plate forme sur les toits pour les semer. Il est peu probable que vous vous fassiez capturer mais sachez que ce n’est pas très préjudiciable, vous perdrez seulement quelques minutes à retrouver votre pinceau que ces chenapans vous auront subtilisé.
Une réalisation enchanteresse
Même si j’ai noté quelques chutes de framerate en certaines occasions, la réalisation est de bonne facture. La direction artistique est somptueuse, le contraste entre l’atmosphère lugubre de la ville et les fresques colorées enchanteur. Les musiques de Sam Marshal font mouche, elles savent se faire discrètes mais contribuent néanmoins nettement à l’ambiance. Même s’il suffit d’un simple motif pour illuminer les ampoules, vous passerez probablement plus de temps pour créer vos peintures. Concrete Genie est une invitation au voyage, et même si ce dernier véhicule des messages forts comme la pollution ou le harcèlement, il se dégage du titre une poésie et un effet banane qui fait du bien.
Le titre propose différents types de maniabilité. Vous pouvez utiliser la gyroscopie pour donner vos coups de pinceau ou alors assigner cette tâche au stick droit. Pour ma part, j’ai opté pour la première solution et cela fonctionne plutôt bien, je n’ai rencontré aucune difficulté pendant ma partie.
Sachez que le titre dispose d’une option de réalité virtuelle, que je n’ai pu tester faute de matériel. le jeu offre également un mode libre où vous pourrez faire exprimer l’artiste que sommeille en vous.
La durée de vie est plutôt courte pour l’aventure principale, comptez environ 5 heures, mais le fait de collecter toutes les pages plus quelques autres secrets devraient vous occuper quelques heures supplémentaires. Pour être franc, je n’ai pas pu décrocher du titre et je l’ai parcouru de bout en bout en une seule fois. Si comme moi vous êtes adepte du « Mieux vaut quelques heures bien remplies qu’une centaine d’ennui », l’expérience que vous propose Concrete Genie est sans aucun doute faite pour vous.
Support: PS4 Développeur: PixelOpus – testé sur PS4 à partir d’un code fourni par l’éditeur, merci à lui