On ne compte plus les épisodes de la série Atelier de GUST et pourtant chose étrange, je ne m’étais jamais laissé tenter. Jusqu’à l’apparition d’Atelier Ryza ever darkness & the secret hideout que je guettais timidement du coin de l’œil. Présenté comme un épisode novateur, le jeu a rencontré un beau succès au Japon et semblait donc être l’épisode idéal pour se laisser tenter.
Sans vouloir en révéler trop du scénario, nous incarnerons ici sans surprise Reisalin Stout, surnommée Ryza, une jeune fille dont les rêves d’exploration sont quelque peu à l’étroit dans le village de Rasenboden située sur la petite île de Kurken. Accompagnée de ses deux amis Tao et Lent, elle entreprend de découvrir le monde pour étancher sa soif d’aventure. Seulement elle va se retrouver au centre d’une intrigue qui va changer son destin…
Un titre qui prend son temps
Bien que n’y ayant jamais joué, je connaissais la série des Atelier et leur thématique centrée sur l’Alchimie. Si tant est qu’après une bonne heure sans la moindre potion à réaliser, je me demandais si je ne m’étais pas trompé de titre. Car ce dernier installe Ryza dans ses fonctions d’Alchimiste de fort belle manière. Bien que plutôt lente, l’introduction de Ryza à l’alchimie est bien maîtrisée, crédible et on ressent vraiment l’enthousiasme que peut éprouver Ryza pour la découverte de cet art.
Mais avant de réaliser votre première expérience, vous allez dans un premier temps prendre connaissance de votre environnement. Et je dois avouer que le titre est plutôt flatteur pour la rétine. Les environnements sont détaillés, colorés, Ryza au sommet de la cutitude et les différents personnages possèdent tous un style qui ne laisse pas indifférent, à défaut d’être totalement original. D’une manière générale, la direction artistique est vraiment charmante, les musiques enjouées et on se promène avec grand plaisir dans le jeu avec des chargements plutôt rapide. On apprécie le cycle jour/nuit qui confère aux environnement de jolies variations de teinte au gré de la journée.
On pourrait toutefois regretter les murs invisibles qui nous séparent des différents secteurs du jeu et qui nous invitent à presser un bouton pour passer à la zone suivante.
Un système de combat renouvelé
Seconde étape dans un jeu qui prend sa place au fur et à mesure, les combats. Cet épisode met de coté le traditionnel tour par tour pour proposer un système semi dynamique. Comprendre ici qu’une barre de temps située sur la gauche de l’écran montre les différents protagonistes impliqués dans le combat. Leurs icônes défilent sur cette barre jusqu’à atteindre la zone d’action où vous pourrez décider de vous déplacer, de porter un coup standard ou d’utiliser une technique. La principale nouveauté est qu’ici, les icônes de vos alliés et de vos ennemis continuent de bouger pendant que vous effectuez votre choix. Il est donc déconseillé de prendre trop de temps sous peine de voir vos ennemis vous attaquer gentiment pendant que vous réfléchissez. Cela a le mérite de rendre les combats un chouia plus dynamiques, ces derniers pouvant traîner un peu trop en longueur si votre force de frappe est faible.
Comme je le disais, vous avez la possibilité de vous déplacer sur la carte, non pas en temps réel mais via la commande adéquate pour vous rendre sur une case prédéfinie. Au final c’est une possibilité que l’on utilisera que peu pour se focaliser sur les autres options. L’attaque standard ne possède pas une force de frappe très importante mais se révèle nécessaire pour augmenter votre jauge d’AP (Action Points). Ces points vont s’avérer particulièrement utiles en différentes occasions. Pour lancer une compétence spécifique qui coûtera un nombre de points prédéfini, ou pour lancer une action rapide (quick action) qui nécessitera 10 points. Vous pourrez ainsi effectuer une action sans attendre que cela soit votre « tour » ce qui s’avérera utile en de nombreuses occasions.
A cela vient s’ajouter une barre de tactique, qui peut se voir attribuer jusqu’à 5 niveaux, les niveaux les plus élevés vous permettant de frapper d’avantage ou d’obtenir des effets particulièrement efficaces pour vos compétences. En cours de combat, vos alliés pourront vous demander d’effectuer une action spécifique (Action Order) comme les soigner par exemple, si vous vous exécutez ils effectueront alors une attaque spéciale.
Vous ne contrôlez qu’un seul personnage à la fois, les autres étant contrôlés par le jeu. Vous pouvez cependant passer d’un personnage à l’autre en cours de combat.
Si il peut paraître plutôt complexe dans un premier temps, le système de combat est vraiment très riche et se révèle être une belle surprise. Il constitue une part importante du jeu aux cotés de l’alchimie bien sûr.
Alchimie nous voilà
Enfin serais-je tenté de dire. Il est l’heure de notre première potion. Enfin pas tout à fait puisque vous devrez tout d’abord dénicher les recettes et les ingrédients nécessaires à ces dernières.
Les recettes s’obtiennent en cours de jeu, lors d’achat dans les magasins ou encore lors de la confection d’autres recettes. Equipements ou objets, chacun nécessitera de trouver les éléments adéquats pour les confectionner et donc d’explorer la carte du monde dans ses moindres recoins.
La confection d’une recette s’effectue via une sorte d’arbre d’éléments dans lequel vous allez pouvoir ajouter les matériaux aux cases qui composent cet arbre. Toutes les cases ne sont pas obligatoires, les cases facultatives servant à attribuer des caractéristiques supplémentaires à l’objet. Si au début de l’aventure vous êtes plutôt limité dans vos actions (nombre d’éléments disponibles) vous pourrez par la suite élaborer des recettes de plus en plus complexes et ainsi synthétiser des éléments plutôt puissants en fonction des spécificités ajoutées via les ingrédients secondaires. On appréciera l’aide proposée par l’ajout automatique des éléments pour ceux qui souhaiteraient créer sans s’embêter.
Les fans de customisation seront ravis d’apprendre que vous pourrez décorer votre atelier à votre goût au cours de l’aventure avec un impact potentiel sur les caractéristiques de votre équipe, un aspect à ne pas négliger donc.
Tout n’est pas rose
Malgré ses qualités le titre présente quelques petits défauts. Outre la lenteur des premières heures de jeu qui ne pourra pas convenir à tous, les quêtes additionnelles ne sont pas vraiment palpitantes. Même si une option de fast travel est disponible, les nombreux allers retours pourraient en chagriner plus d’un. Le bestiaire est plutôt limité et vous croiserez les mêmes monstres bien souvent.
La petite carte en bas de l’écran n’est pas toujours très claire et si le jeu a tendance à vous guider généreusement, vous pourrez vous sentir perdu en quelques occasions.
Mais ces petits moins ne doivent pas entacher la grande réussite qu’est cet épisode, très joli sur Switch, doté d’un système d’alchimie et de combat intéressants, Atelier Ryza ever darkness & the secret hideout est un parfait point d’entrée dans la série et saura certainement combler les fans de longue date. A noter que le jeu propose des textes en anglais et des voix en japonais.
Support: Switch, PS4 Développeur: Gust- testé sur Switch à partir d’une copie fournie par l’éditeur, merci à lui