[TEST] Hellblade : Senua’s Sacrifice

Hellblade

Dès les premiers instants, on sait que le voyage de Senua, et en l’occurrence le nôtre, ne sera pas de tout repos.

A bord d’une pirogue de fortune, Senua pagaie au rythme des voix intérieures qui tour à tour l’invitent à regarder les cadavres peuplant les environs ou lui ordonnent d’abandonner son périple. Une voix plus posée, limite réconfortante, distille quelques informations sur les raisons qui ont motivé Senua à rejoindre la demeure de la déesse des morts Hela afin de ramener l’âme de son bien-aimé, Dillion.

Hellblade

Sur fond de mythologie nordique, Hellblade est avant tout un voyage introspectif, celui de Senua, en proie depuis son plus jeune âge à des voix intérieures qui ne cessent de la tourmenter. Des spécialistes de cette pathologie ont d’ailleurs participé au développement du jeu et cela se ressent dès les premières minutes.On se sent rapidement mal à l’aise, dérangé par ces nombreuses voix qui nous assaillent. Il est important ici de souligner la qualité et l’importance de l’environnement sonore du titre et il est grandement recommandé de vivre l’aventure au casque afin d’être complètement immergé dans cette lente descente aux enfers.

Le titre peut se résumer en 3 phases distinctes:

  • Une phase d’exploration qui vous permettra de profiter des très joli décors et de la direction artistique de qualité du titre. Le titre est déjà très joli sur Xbox One et les différents avis que j’ai pu voir sont unanimes sur le fait que la version Xbox One X est excellente.
  • Une phase de résolution d’énigmes, assez simples, qui consiste le plus souvent à juxtaposer des symboles runiques avec un élément du décor (sillons dans une roche, arbres) pour déclencher certains mécanismes comme l’ouverture d’une porte par exemple.
  • La phase de combat. Certainement la moins intéressante. Non pas qu’elle soit ratée, le système a base de coups faibles, forts, d’esquive et de parade est assez complet, mais elle s’avère assez vite répétitive. Les combats peuvent parfois s’avérer un peu longs surtout lors de certains passages où vous êtes assailli par des hordes d’ennemis, le bestiaire n’étant pas des plus variés. Soulignons ici le caractère intransigeant du jeu sur son rapport à la « mort ». A chaque fois que vous êtes vaincu, vous devenez de plus en plus corrompu. Une sorte de gangrène se propage alors le long de votre bras et lorsque cette dernière atteint votre cerveau, votre sauvegarde est elle aussi corrompue. Habile stratagème pour ajouter encore plus de tension à un jeu qui n’en est pas avare mais les plus vieux briscard d’entre vous auront déjà la parade de la sauvegarde de sauvegarde en tête.

Hellblade

Malgré les quelques redondances dont il peut faire preuve, on n’a sans cesse envie d’aller plus loin dans l’aventure et d’accompagner Senua dans son voyage introspectif qui vous prendra environ 8 heures. La réalisation artistique, aussi bien au niveau des graphismes que de l’environnement sonore, y est pour beaucoup, avec une qualité qui se glisse au niveau des jeux AAA qui disposent pourtant d’un budget plus consistant.

Hellblade

En conclusion
Malgré quelques imperfections, Hellblade est une incontestable réussite. Même si il ne peut éviter quelques longueurs et une certaine répétitivité, la proposition de Ninja Theory fait office de jeu indépendant AAA avec sa production léchée et une thématique de la condition mentale pas si fréquemment explorée. Une production atypique, maîtrisée, qui ne demandait pas grand chose pour devenir un incontournable.

Support: Xbox One, PS4, PC  Développeur Ninja theory – testé sur  Xbox One à partir d’un code fourni par le développeur