Aragami

Support: PS4 ; Développeur: Lince Works

Pour les plus vieux d’entre nous, l’évocation de Tenchu Stealth Assassin fait remonter à la surface de bons souvenirs. Jeu faisant appel à votre patience plutôt que votre instinct primaire de foncer dans le tas, Tenchu avait fait les beaux jours des joueurs sur Playstation première du nom. A l’instar de son illustre ancêtre, ici aussi bourrinage sera synonyme de mort immédiate, il faudra vous montrer patient, étudier votre adversaire pour frapper au meilleur moment.

Le jeu vous place rapidement aux commandes d’Aragami, un assassin invoqué par Yamiko, une jeune fille retenue prisonnière dans la forteresse de Kyuryu par Kaiho, l’armée des lumières. Aragami, dont le passé et le destin sont aussi flous que ceux de Yamiko se voit donc confier la mission d’aller libérer la demoiselle en détresse. Au fur et à mesure de votre progression vous en apprendrez heureusement d’avantage sur Yamiko mais aussi sur Aragami, à l’aide de flash-back savamment distillés.

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Il est toujours difficile de s’aventurer sur le chemin de l’infiltration et renouveler le genre est un pari difficile. Mais Aragami parvient à introduire quelques éléments de gameplay qui font que le titre est agréable à parcourir.

Aragami est un guerrier de l’ombre, il peut donc utiliser les avantages que sa condition lui procure: vous pouvez ainsi vous téléporter avec aisance d’une zone d’ombre à une autre afin d’approcher discrètement vos futures victimes ou encore vous faufiler au travers d’une grille en toute simplicité. Revers de la médaille, vous vous retrouverez fort dépourvu dans les zones de lumière, un coup bien placé étant synonyme de cimeterre.

Heureusement notre héros se verra doté progressivement de capacités plutôt bien trouvées que vous pourrez acquérir moyennant l’échange de parchemins habilement dispersés au sein des niveaux. Des armes de jet en passant par la possibilité de faire disparaître le corps de vos victimes pour ne pas déclencher l’alarme d’un autre garde, tout a été fait pour que l’on prenne plaisir à guider notre assassin au sein des niveaux en essayant plusieurs techniques.

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Car le jeu vous permet d’appréhender le jeu de deux manières différentes. Même si les cartes ne sont pas aussi ouvertes qu’elles souhaiteraient nous le faire penser,  vous pourrez ainsi décider de vous rendre à votre objectif en laissant la vie sauve à vos ennemis ou, au contraire, en nettoyant totalement le niveau. Des badges de fin de mission vous invite d’ailleurs a parcourir de nouveau les niveaux afin d’utiliser les deux approches ajoutant un peu de replay-value au titre. A noter que les techniques les plus efficaces sont en nombre limité (vous pourrez néanmoins les « recharger » en passant devant un hôtel), évitant au jeu de céder à la facilité.

Coté graphismes, même si les modèles des personnages secondaires auraient peut être pu être plus soignés, que les décors ne sont pas aussi détaillés que dans une production AAA, votre assassin s’en tire avec les honneurs et le cell shading utilisé confère un rendu très sympathique au titre. Mention spéciale à la cape de notre héros, habilement utilisée comme jauge de pouvoir et de techniques spéciales.  La gestion ombre/lumière, argument principal du titre est efficace, une trop forte exposition à la lumière conduisant à la réduction rapide de votre jauge de pouvoirs. Rassurez-vous il sera possible de la recharger en passant quelques secondes caché dans l’ombre.

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La gestion de la caméra peut poser parfois quelques problèmes et on note çà et là quelques soucis de téléportation inopportune d’ennemis mais rien de bien méchant. L’ambiance sonore que l’ont doit à Two Feathers et très réussie. Si pendant la majeure partie du titre elle se veut montre plutôt discrète pour coller  à l’atmosphère générale du soft, elle sait aussi se rendre plus épique dans les moments clés.

L’intelligence artificielle est plutôt bonne, ni trop permissive ni trop rigoureuse pour peu que vous preniez votre temps. Les ennemis seront sensibles au bruit ou à la découverte d’un corps et n’hésiteront pas à donner l’alarme ce qui aura pour effet d’élever le niveau de vigilance des autres gardes.  Au fur et à mesure de l’aventure, il n’est pas rare que vous deviez recommencer un passage plusieurs fois, mais vous aurez toujours envie d’aller plus loin.

J’attendais Aragami avec une certaine impatience et je ne suis pas déçu. La réalisation technique est soignée pour un titre petit budget (le jeu est proposé pour une vingtaine d’euros en boite et pour les collectionneurs, une version « Signature Edition » avec quelques bonus est disponible au prix raisonnable de 35€). Le jeu propose un challenge intéressant ainsi que des techniques variées pour notre assassin, offrant une certaine profondeur au titre. Certaines productions à plus gros budget n’ont pas réussi à me procurer le plaisir de jeu que m’a offert Aragami, assurément l’un de mes coups de cœur indies de cette fin d’année.

– testé à partir d’un code de jeu fourni par le développeur-

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