La Gold Edition de Resident Evil VII est sortie récemment et puisque Capcom m’a très gentiment fait parvenir une copie du jeu, je vais de ce pas vous donner mon ressenti sur le titre.
La Gold Edition comporte bien évidemment le jeu principal mais également les DLCs parus à ce jour: Vidéos interdites Vol. 1 & 2 ainsi que l’épisode End of Zoe. A noter que l’épisode Not a Hero mettant en avant Chris Redfield est quant à lui disponible gratuitement pour tous les possesseurs du jeu.
Resident Evil VII
Bref rappel sur le titre que la plupart d’entre vous, du moins ceux intéressés par RE, a déjà du faire. J’avais eu l’occasion de me confronter au titre et je dois avouer que j’avais particulièrement apprécié cet épisode. Après des épisodes 5 et 6 décevants, l’attente était grande quant au devenir de la série. Puisqu’il était évident que le concept venait à s’essouffler, les développeurs ont donc décidé d’opter pour une vue subjective et de nous emmener au fin fond du bayou, dans la demeure des Baker, pour titiller notre peur. Plus intimiste, la vue à la première personne procure de bonnes sensations (et certainement encore plus en réalité virtuelle, le jeu étant compatible). On a vraiment l’impression de vivre l’aventure comme si nous étions Ethan Winters , héros malgré lui parti, à la recherche de sa fiancée Mia disparue 3 ans plus tôt.
La direction artistique qui misent sur des tons sépia et un environnement crasso-crado vous fait vivre immédiatement un sentiment de malaise qui s’installe dès les premières minutes de jeu. On est mal à l’aise et on se demande à quelle sauce on va être manger. Les réponses arrivent assez rapidement avec de nombreux jump scares bien distillés qui permettent de poser les bases d’un jeu solide. On retrouve bien sûr les désormais célèbres énigmes distillées tout au long du jeu et dont le but premier est bien souvent de vous faire dénicher une clef mais celles ci s’intègrent parfaitement à l’aventure avec un coté moins WTF, plus logique que dans les épisodes précédents. A noter aussi l’excellent travail de level design qui fait que les allers retours ne sont pas rebarbatifs et que les lieux se découvrent d’une façon tout à fait naturelle.
Il faut tout de même être réaliste et admettre que le jeu connait une petite perte de vitesse une fois la première moitié du jeu passée. L’effet de surprise n’est plus là et on se rend alors compte que le bestiaire n’est pas très large et que notre héros si chétif et maladroit au départ se transforme peu à peu en surhomme. Rien d’alarmant toutefois, rien au point de gâcher l’aventure. Le titre dispose d’une durée de vie acceptable pour ce genre de titre (une dizaine d’heures), un chouia plus si vous désirez explorer les 2 fins possibles de cette agréable aventure.
Les DLCs
Le principal intérêt de cette Gold Edition est donc de proposer en plus du jeu l’intégralité des DLCs parus à ce jour.
Vidéos interdites Vol. 1
Ce premier DLC est composé de trois éléments: Cauchemar, la chambre et Ethan doit mourir.
Dans cauchemar, le cameraman Clancy doit survivre jusqu’au l’aube dans un mode horde, pas forcément très palpitant par nature. Clancy devra arpenter le sous sol de la demeure tout en fabricant des armes à l’aide de pièces détachées qu’il trouvera et en éliminant les vagues d’ennemis qui ont décidé de faire de lui leur 4 heures. Plutôt court, on s’éloigne ici du survival horror pour loucher du coté de la boucherie de masse avec pour seule récompense l’obtention de bonus utilisables dans la partie suivante. Une tentative de proposer autre chose basé sur l’univers, mais était-ce vraiment nécessaire?
La chambre: probablement le plus intéressant des trois. Dans cet escape room à la sauce RE, vous incarnez toujours Clancy, attaché à un lit et devant parvenir à quitter la pièce avant de devoir goûter aux délicieux mets de Marguerite, la mère de famille Baker. Observation et quelques énigmes seront de la partie et vous devrez également jongler avec le fait que Marguerite vienne vous rendre visite de temps à autre. Gare à vous si elle découvre que vous avez pu vous libérer ou si elle s’aperçoit que certains objets ont été déplacés. Un DLC très intéressant bien qu’un peu court.
Ethan doit mourir. Amis masochistes, ce mode est pour vous. Armé au début de votre seul couteau, vous avez pour mission d’aller tuer Marguerite. Vous arpentez donc tant bien que mal les différents environnements en espérant que l’objet aléatoire issus des caisses vous soit réellement utile dans les 15 secondes qu’il vous reste d’existence. Ennemis coriaces, armes rares, pas de sauvegarde rendent ce mode extrêmement éprouvant pour vos nerfs, à réserver au plus téméraires.
Vidéos interdites Vol. 2
3 éléments également dans ces vidéos interdites: 21, le 55ème anniversaire de Jack et les filles.
21: je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par ce mini jeu. Reprenant les bases du black jack, on retrouve notre malheureux Clancy en fâcheuse posture puisque tour à tour ses doigts et sa propre personne vont servir de mise au jeu macabre de Lucas Baker. Saupoudré de quelques bonus influençant le cours du jeu, on se prend rapidement au jeu malgré le manque évident de possibilité (après tout il s’agit de black jack) et un sentiment de triche profonde dans la dernière partie du jeu.
Le 55ème anniversaire de Jack: dans ce mode, vous devrez arpenter la bâtisse Baker le plus rapidement possible afin de ramener à Jack différents plats afin de rassasier son effroyable appétit. Vous croiserez des ennemis sur votre route et leur faire mordre la poussière vous permettra d’engranger quelques secondes supplémentaires. Une course contre la montre, amusante la première fois mais qui ne vous occupera pas très longtemps.
Les filles: On y incarne ici Zoé avant les événements prenant place pendant le jeu principal. On découvre alors l’arrivée d’Eveline chez les Baker et on assiste à ce qui servira de base au scénario principal. Malheureusement un peu expéditif et sans nous apporter réellement d’éclairage sur ces événements préliminaires, on se retrouve alors dans un jeu de cache cache, avec quelques énigmes à résoudre et une potentielle rejouabilité devant les multiples fins proposées. Un mode avec beaucoup de promesses sur le pourquoi du comment mais qui au final ne fait que survoler celui-ci.
End of Zoé
Le plus intéressant des DLCs. Celui-ci nous place aux commandes de Joe, le frère de Jack qui va tenter de sauver sa nièce Zoé que vous aviez lâchement abandonnée dans la trame principale (n’ayez pas honte, j’ai fais la même chose). Ici on se retrouve face à un super homme, qui ne se bat qu’à la force de ses poings. Cela renouvelle complètement l’approche que l’on pouvait avoir des combats avec ici le couple parade/esquive en premier plan. Quelques séquences d’infiltration au milieu des crocodiles tentent ici de rompre la monotonie mais c’est bien ici la totale sauvagerie qui est de mise. On glane ça et là quelques bonus pour augmenter sa force et les indispensables objets de soin et on fonce dans le tas, du moins en partie, l’assassinat silencieux dans le dos de l’ennemi étant particulièrement efficace. On découvre au cours de l’aventure l’envers du décors avec des environnements inédits, un bon complément de la trame principale bien qu’un peu court (2-3 heures).
Not a Hero
Au tour de Chris Redfield de se voir confier la mission de capturer le fameux Lucas Baker. Beaucoup plus action que la trame principale, nous allons ici arpenter plus en profondeur les environnements découverts vers la fin du jeu. Architecturée autour d’un hub central pour récupérer des upgrades d’équipement, l’aventure va être ici l’occasion de rencontrer un nouvel ennemi qui nécessite des munitions d’un genre particulier. Plutôt court lui aussi (2 heures), l’action est soutenue et on ne s’ennuie pas un instant. On retrouve ici le feeling des premiers RE, plutôt efficace à défaut d’être original.
En conclusion
Resident Evil VII est une très agréable surprise et rassure quant à l’avenir de la franchise. L’aventure principale est excellente et la nouvelle réalisation à la hauteur. On redécouvre ici le sentiment de peur et oppression que les épisodes précédents avaient fini par perdre au profit de l’action. Cette Gold édition propose l’intégralité des DLCs sortis à ce jour et ces derniers, à défaut d’être inoubliables, proposent une diversité qui devraient satisfaire la plupart des joueurs. Si les mini jeux et épisodes vaguement liés au jeu principal restent dispensables, End of Zoé propose quelque chose d’intéressant et de bien maîtrisé. Bien sûr nous n’échappons pas à quelques incohérences scénaristiques çà et là mais l’essentiel est que l’on prenne du plaisir. Si vous n’aviez pas encore franchi le cap de l’achat, cette Gold Edition est faite pour vous. Pour les possesseurs du titre original, cette édition n’a que peu d’intérêt, Enf of Zoé ne justifiant pas à lui seul l’achat du Season Pass. Consolez vous en vous disant que l’épisode Not a Hero est offert à tous les possesseurs du jeu.
Support: PS4, Xbox One,PC Editeur: Capcom – testé sur PS4 à partir d’une copie fournie par l’éditeur