[AVIS] Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name

Avec Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name nous retrouvons Kazuma Kiryu après les événements de Yakuza 6, dans un spin off qui fera le lien avec le futur épisode d’une série qui a désormais changé de nom pour devenir Like a Dragon. Ancien yakuza ayant simulé sa propre mort et ayant renoncé à son nom pour protéger certains êtres chers, Kiryu se retrouve aujourd’hui au cœur d’un conflit avec un mystérieux personnage qui tente de le faire sortir de sa cachette.

De DLC à jeu à part entière

Initialement prévu en tant que DLC, cet épisode intermédiaire est ensuite devenu un stand alone en conservant la formule initiale des Yakuza (exit donc le tour à tour instauré par Like a Dragon) sur une formule un peu plus condensée qui me convient plutôt bien sur sa durée de vie, un peu moins sur sa mise en scène. Histoire  parallèle à celle de Yakuza: Like a Dragon, nous y incarnons donc Jōryū, la nouvelle identité de Kiryu. Loin de moi l’idée de spoiler l’aventure qui paraitra somme toute assez classique pour les habitués de la série, je préfère m’attarder sur les points forts et les points faibles du titre. L’aventure prend place dans 3 lieux, pas forcément méconnus puisque le studio recycle habilement ces derniers. Une petite portion d’ Isezaki Ijincho, le district de Yokohama qui rappellera des souvenirs à ceux ayant pratiqué Like a Dragon auparavant, Sōtenbori et le Château, une sorte de Golden Saucer/Colysée dont la localisation tombe un peu comme un cheveu sur la soupe si vous voulez mon avis. Et c’est un peu le paradoxe auquel m’a soumis ce titre. Si j’apprécie sa durée de vie réduite (une dizaine d’heures), je regrette le fait que l’histoire des personnages secondaires soit un peu moins riche, un peu moins travaillée que dans les épisodes précédents. Au final on s’attache moins aux personnages en raison de liens un peu fébriles puisque construits à la va-vite.  C’est d’autant plus dommage que le jeu traine parfois en longueur en nous imposant des allers retours qui n’apportent pas grand chose et que ce temps perdu aurait pu être employé de manière plus efficace. La carte à la superficie plus réduite a au moins le mérite de ne pas rendre ces déplacements trop longs.

Kiryu n’étant plus l’ombre que de lui même, je trouve aussi que le personnage perd un peu de prestige au passage. L’occasion de lui donner un dernier tour de piste était tentante mais on ne sait pas trop où les développeurs ont voulu en venir. Certes Kiryu a toujours de grands principes mais on le retrouve plutôt dans une posture de résignation qui ne fait pas toujours honneur à sa légende. Et un Yakuza sans honneur…La série nous a souvent habitué a être loufoque et j’ai adoré le coté déjanté d’Ichiban Kasuga dans Like a Dragon. Mais il s’agissait d’un nouveau personnage, à adopter sous un nouvel angle. Ma grande interrogation vient donc de l’ajout du nouveau style de combat agent secret conféré à Kiryu. En soit, le système est assez sympathique avec un certain nombre de gadgets allant du lasso aux drones en passant par des chaussures « fusées », chacun pouvant être améliorés pour disposer d’une force de frappe assez conséquente.  Mais à titre personnel, ce n’est tellement pas Kiryu. En gardant en tête l’esprit DLC, j’imagine que cette nouvelle technique était un peu le coté foufou qu’un contenu additionnel pouvait apporter. Sur un stand alone, je le sens moins à propos tout simplement.

Comme pour les plus anciens épisodes, vous pourrez faire évoluer votre système de combat mais cet épisode vous invite à le faire par le sacro saint yen qui vous permettra de débloquer de nouvelles compétences. L’argent est vraiment au cœur du jeu mais rassurez vous, ce dernier coule à flot et pour peu que vous ne dépensiez pas tout pour tenir compagnie aux hôtesses, vous ne devriez pas rencontrer de trop grosse difficulté dans cet épisode. Et puisque c’est devenu très à la mode ces derniers temps, l’esquive sera ici un redoutable allié contre les super attaques de vos adversaires (signalée par un adversaire qui devient rouge avant de la lancer). Une esquive bien placée vous permettra d’enchainer avec une redoutable contre attaque qui réduira considérablement la barre de vie de vos adversaires.

Une expérience réduite

Ville à taille réduite et interactions limitées. Dans The Man Who Erased His Name, les sous quêtes s’effectueront via un réseau dirigé par un personnage secondaire, Akame. Paradis de la quête fedex, je dois avouer que ces dernières ne sont pas forcément très passionnantes entre rendre son ballon à un enfant qui l’a envoyé en haut d’un arbre, casser la figure aux voyous qui embêtent la population locale ou encore servir un repas aux sans abris. Heureusement les mini jeux sont toujours de la partie et ils sont plutôt de qualité. Entre le cabaret, le billard,  les courses de circuits électriques et les inévitables salles d’arcade (avec une version de Daytona USA 2 sans licence, rebaptisée  SEGA Racing Classic 2), vous aurez de quoi augmenter sensiblement la durée de vie du titre.

Alors que penser de cet épisode? J’avoue que je suis mitigé. Bien sûr, on retrouve l’essence de la série mais dans une aventure un peu moins consistante que d’habitude. Pour prendre une analogie un peu hasardeuse, il faut voir ce titre comme un gâteau. Une petite part (le DLC initial) sur laquelle on aurait ajouté beaucoup de crème  (le jeu final) pour la rendre plus généreuse mais pour un résultat qui manque un peu de saveur.  Alors c’est un épisode de transition, et on apprécie de retrouver des visages et des lieux connus, c’est d’ailleurs ce qui me rend plus conciliant envers le titre mais ce n’est à coup sûr pas l’épisode le plus marquant, ni celui qui restera en mémoire.

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Et puisque deux avis valent mieux qu’un, retrouvez également le test du jeu sur Actua.blog

En conclusion
Une aventure de transition qui au final me laisse un sentiment mitigé. Si j'apprécie une durée de vie plus courte, je ressens aussi le fait que le titre soit passé du statut DLC à aventure à part entière. Le tout m'a semblé un peu moins consistant qu'auparavant comme si certaines pièces étaient rapportées plutôt que parties intégrantes. En ce sens, j'aurais été curieux de voir ce que le studio aurait pu nous proposer à partir d'une page blanche pour le même objectif de durée de vie. Quoi qu'il en soit, les fans seront aux anges, l'essence même de la formule Yakuza/ Like a Dragon étant respectée à défaut d'être sublimée.
J'aime:- Une aventure plus condensée
- Toujours agréable visuellement
- De nombreux mini jeux de qualité
Je n'aime pas:- Des missions répétitives
- Une traduction pas irréprochable

Support: PlayStation 5,  Xbox Series X|S, PC  Editeur: SEGA – avis réalisé sur Xbox Serie X