[AVIS] EA Sports FC 24

L’acronyme FIFA n’est plus, désormais EA sortira son tire de manière métronomique sous l’appellation EA Sports FC. Un changement de titre, de présentation mais au final pas de grand bouleversement à se mettre sous la dent.

Sobriété

Voilà peut être le premier adjectif qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai lancé ma partie. Le menu de FC 24 est sans fioriture et va direct à l’essentiel et cela n’est pas pour me déplaire. Une fois le vernis gratté, on se rend vite compte que l’on est en terrain connu, pourquoi changer une formule qui gagne après tout? Au programme donc, les éternels Ultimate Team, modes carrières (club ou joueur), les matches de championnat ou match direct, vous connaissez la chanson, rien de vraiment nouveau à se mettre sous la dent mais nous sommes face à un jeu de football, l’essentiel est de taper la balle en cuir.

N’en déplaise à certains, cette année j’ai suivi avec un certain intérêt le sport féminin et j’apprécie de jouer de manière générale avec un jeu moins focalisé sur le physique et un peu plus sur la technique. Cette année, Electronic Arts a décidé d’intégrer les joueuses dans son mode phare Ultimate Team et ainsi créer une équipe mixte. Un choix que j’accueillais à bras ouvert initialement car cela ajoute une petite composante tactique avec néanmoins quelques bémols. Si les joueurs sont plus axés sur le physique et les femmes sur la rapidité, je suis tout de même un peu circonspect sur le fait qu’une joueuse d’1m60 puisse rivaliser au contact avec un beau gaillard d’1m90.  Alors il faut bien éviter de créer trop de disparité pour ne pas déséquilibrer le jeu et permettre à chacun de sélectionner son joueur/sa joueuse favorite, mais le réalisme prend alors un petit coup dans l’aile. Je n’ai pas la solution, elle ne doit pas être simple mais en éliminant les commentaires misogynes de base, je peux comprendre certaines remarques et commentaires s’interrogeant sur la durée à long terme de la mixité dans ce mode de jeu.
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On notera également l’arrivé du cross-plateforme dans certains modes de jeu alors que les modes carrières n’évoluent que peu, offrant un peu plus de possibilités d’entrainement dans le mode manager alors que la carrière de joueur intègre désormais l’apport d’un agent qui gérera votre carrière et la cérémonie du ballon d’or.  Des petits plus appréciables mais qui montrent également qu’on finit par tourner en rond et que la mise à jour des effectifs constituent toujours le principal argument de devoir repasser à la caisse. Se dirige t-on vers un modèle économique où il suffira d’acheter une bonne fois pour toute le jeu de base et se contenter de mise à jour annuelles vendues en DLC? Possible.

Un titre plus posé

D’une manière générale, le jeu me semble plus lent que par le passé forçant à d’avantage de construction avec des passes plus difficiles à réaliser.  Alors bien sûr, il y a toujours quelques mobylettes (salut Kylian), la sacro sainte passe en profondeur qui troue les défenses mais le jeu me parait plus cohérent. Je ne suis pas particulièrement fan des Playstyles qui permettent à certains joueurs de bénéficier de « coups spéciaux » qui gâchent un peu l’expérience de jeu. L’Hypermotion, sur le papier, permet de rendre les animations des footballeurs plus réalistes. En pratique on observe effectivement quelques beaux gestes mais j’ai également noter quelques comportements complètement loufoques avec des joueurs qui se désintéressent soudainement du ballon ou qui effectuent des mouvements totalement inappropriés.

Affaire de goût, mais je ne suis pas particulièrement fan des commentaires d’ Omar da Fonseca et de Benjamin da Silva. Je n’ai rien à leur reprocher intrinsèquement, ils font le job, mais ils ne me transportent pas particulièrement. On note aussi quelques incohérences avec l’utilisation du « il » alors que l’on dirige une joueuse. L’ajout de Laure Boulleau est au final un peu anecdotique, je ne l’ai que très peu entendue, mais j’apprécie le fait d’avoir penser à intégrer également une femme dans l’équipe. Si cela peut permettre aux joueuses (et j’entends ici de jeux vidéo) d’être plus présentes et visibles, on ne peut que s’en réjouir.  Enfin quelques infographies viennent joliment agrémenter les replays lors des temps morts.

Visuellement pas de gain notable par rapports aux éditions précédentes. Certains joueurs sont correctement modélisés, d’autres non, l’ambiance dans les stades est sympathique mais rien qui ne viendra bouleverser les habitués de la série. EA a t-il atteint ses limites dans ce domaine? Bien sûr, on échappe pas aux microtransactions pour espérer être compétitif en ligne, une plaie moderne présente l’année dernière et que l’on avait peu de chance de voir disparaitre cette année. Au final une suite dans la continuité,  le changement de nom n’ayant finalement rien bouleversé.

En conclusion
Une suite dans la continuité. Finalement le changement de nom n'aura pas été l'occasion d'un grand bouleversement et les joueurs continueront de jouer au niveau Fifa. Le cru de cette année offre un jeu plus posé et une plus grande ouverture vers le sport féminin mais les nouveautés se comptent finalement sur les doigts d'une main. Cela sera certainement suffisant pour beaucoup mais la question "Dois je acheter le même jeu cette année" est toujours d'actualité.
J'aime:- Un gameplay plus posé, avec plus de construction
- Une plus grande place pour le football féminin
- Une interface plus épurée
Je n'aime pas:- Finalement on prend les mêmes et on recommence
- Les microtransactions

Support:  PS5, Xbox, PC  Développeur: EA  – avis réalisé sur PS5