Co-création entre Fumihiko Yasuda (Nioh) et Masaaki Yamagiwa (Bloodborne), Wo Long: Fallen Dynasty raconte l’histoire dramatique d’un soldat combattant pour survivre dans une version dark fantasy de la fin de la Dynastie Han, où les démons ont envahi les Trois Royaumes.
Cet avis sera un peu particulier car Wo Long a eu raison de moi après 5 ou 6 bosses. Non pas que le jeu soit mauvais mais il faut bien l’avouer, je n’ai visiblement pas le skill nécessaire pour que Wo Long ne devienne pas trop punitif à la longue et qu’il continue de m’amuser. Alors je reviendrai probablement sur le titre de temps en temps mais je pense qu’il vaut mieux donner mon avis maintenant, dans la fenêtre de sortie du titre, pour que ceux ayant un profil de joueur similaire au mien puissent se faire un avis plus éclairé avant achat potentiel. Pas de note donc, mais juste un avis à chaud, après pas mal de souffrance.
Difficile ou exigeant?
J’ai lu beaucoup de choses sur Wo Long et sa « difficulté ». Je n’oserais pas le comparer à un Soul, à un Nioh, ou même à un Sekiro, tout simplement parce que je n’ai pas le bagage nécessaire pour le faire. Et même si je connais ces jeux, je dirais tout simplement que Wo Long est Wo Long, nous voici bien avancés.
Il est sûr que les joueurs qui maitrisent les titres cités plus hauts seront avantagés. Car ces derniers introduisaient certaines mécaniques dont Wo Long est l’héritier. S’il y a une chose à retenir de Wo Long, c’est l’importance du couple esquive/parade. L’essentiel du gameplay est basé sur ces deux fonctions auxquelles on ajoute le sacro-saint timing.
Au final le gameplay de Wo Long est ridiculement simple. On pare, on contre attaque et on répète cela ad nauseam. Il faudra bien sûr ne pas se contenter de jouer défensif puisque le jeu introduit une barre d’esprit, qui se vide (ou se remplit suivant votre point de vue) progressivement lorsque l’on se protège ou encore lorsque l’on lance un sort. Une fois vidée, vous êtes alors à la merci des frappes sauvages de vos ennemis, bref vous êtes presque un lointain souvenir. Il en va de même pour les ennemis, pour lesquels il va falloir vider la jauge d’esprit jusqu’à l’usure pour leur asséner un maximum de dégâts.
Le titre introduit également une notion de bravoure. Plus votre rang est élevé, plus les dégâts qui vous infligez sont importants vous incitant à abattre un maximum d’ennemis pour bien vous préparer face au boss. En cas de mort, votre niveau de bravoure redescend, parfois jusqu’à zéro, rendant ainsi les choses plus difficiles. Heureusement certains checkpoints vous permettent d’établir un niveau de référence à partir duquel vous reprendrez, vous serez ainsi un peu moins démuni.
Je mentionnais l’esquive/parade précédemment. Fait amusant, Wo Long m’a également fait penser à un jeu de combat par moment. Car au final, tout réside dans le timing pour retourner les coups imblocables. Largement mis en évidence par une aura rouge qui entoure le lanceur, ce coup dispose même d’une fenêtre assez large pour être retourné. Facile me direz vous, pas tant que cela puisqu’il faut souvent enchainer les parades parfaites de nombreuses fois, principalement contre les boss. C’est ici que Wo Long pourrait avoir raison de vous.
Les bosses certes mais pas seulement. Le moindre ennemi au niveau de bravoure un peu élevé peut ainsi vous occire si vous ne restez pas parfaitement concentré, une esquive ratée contre un coup spécial, un niveau de bravoure insuffisant de votre côté et c’est la mort quasi assurée. Wo Long, c’est donc refaire toujours et encore les mêmes zones, jusqu’au run parfait, une sorte de die and retry moderne.
Comme je le mentionnais plus haut, c’est d’autant plus vrai contre les boss où la moindre erreur ne pardonne généralement pas. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû recommencer le même boss encore et encore, jusqu’à l’écœurement parfois. Alors je ne cache pas que l’on prend du plaisir dans les premiers instants et que l’on ressent une grande satisfaction à abattre ce boss qui nous enquiquinait. Dans les premiers moment du jeu, on souhaite réellement se surpasser. Mais arrive la zone suivante, où l’on repart avec un niveau de bravoure à zéro et les ennuis recommencent. Wo Long m’a donc procuré ce sentiment mixte dans les premières heures du titre, cette frustration couplée à cette envie d’avancer coute que coute…pour qu’au final la frustration prenne le pas sur l’envie d’enchainer le jeu d’une traite, au risque de ne plus forcément y revenir par la suite.
Pourtant le titre est assez riche. Vous lootez pas mal d’équipements, que vous pouvez améliorer par le biais de ressources gagnées çà et là. Il faudra faire attention au poids de ces derniers pour conserver votre agilité. Vous pouvez customiser votre personnage suivants 5 grand axes et apprendre un certain nombre de sortilèges, de quoi vous créer des builds particuliers (lance, épée simple, double…) et façonner un personnage suivant votre style de jeu. Vous disposerez même d’un animal totem, sorte d’invocation pouvant vous prêter main forte ou vous soigner. Wo Long est assez complet de ce point de vue.
Quelques défauts
Parfois des alliés viendront vous prêter main forte, enfin main forte est un bien grand mot puisque je les ai trouvés totalement inutiles. Tout juste bons à occuper un boss pendant quelques temps avant de disparaître comme des lâches après s’être pris une bonne mandale. J’ai également trouvé que les sortilèges étaient bien moins efficaces qu’un bon petit coup d’épée des familles, du moins pour les premiers obtenus.
J’ai apprécié les rares moments d’infiltration même si l’IA des ennemis n’est pas toujours au top, vous pouvez parfois leur passer sous le nez sans qu’ils ne réagissent ou, totalement à l’opposé, vous prendre un coup en traitre par un ennemi que vous n’aviez même pas vu.
Esthétiquement, j’ai trouvé le jeu plutôt agréable à l’œil, même si quelques petits défauts d’affichage sont présents par moment. Les musiques collent parfaitement à l’ambiance. Les dialogues sont assez difficiles à suivre puisque vos coéquipiers ne trouvent rien de mieux que de vous parler en pleine action. Il faudra donc accepter de ne rien suivre si vous avez opté pour des dialogues locaux ou subir des dialogues en anglais qui font un peu tâche niveau ambiance.
Au final une expérience intéressante mais finalement pas pour moi, il faut savoir reconnaître ses limites. La frustration a fini par prendre le pas sur mon envie d’aller au bout, je n’étais pas forcément de taille à affronter cette exigence de tous les instants au sein de Wo Long. Le titre ne m’aura pas bloqué dès le premier boss, mais aura fini par m’avoir à l’usure. Wo Long m’a tuer.
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Et puisque deux avis valent mieux qu’un, retrouvez également le test du jeu sur Actua.blog
En conclusion | ||
Wo Long est un total paradoxe pour moi, entre plaisir et frustration. Je ne saurais évaluer mon ressenti par le biais d'une note car il est l'exemple type du jeu que je voudrais aimer mais qui fait tout pour que je le déteste. Son gameplay nerveux, la joie de défaire le boss qui nous a fait tomber des dizaines de fois précédemment se confrontent à la lassitude que le titre engendre par son exigence. Le titre n'offre aucun répit, le moindre instant de déconcentration et c'est votre progression durement acquise qui s'envole. Un titre avant tout pour les fans du genre, les autres risqueraient d'avoir un petit pincement au cœur en voyant que l'élu de leur cœur les regarde avec condescendance. | ||
J'aime: | - Un gameplay nerveux - Battre un boss, c'est grisant - Possibilité assez complète de builds |
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Je n'aime pas: | - Quand l'exigence s'accompagne de frustration, un titre qui finit par m'échapper - Les coéquipiers inutiles - Les sorts pas très efficaces |
Support: PS5, Xbox Serie S|X, PC Développeur: Koei Tecmo – avis réalisé sur PS5
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