[AVIS] Forspoken

Ce n’est un secret pour personne, j’ai tendance à apprécier les jeux auxquels on ne laisse aucune chance. Alors bien sûr ce ne sont jamais des chefs d’œuvre absolus, mais ils s’agit généralement de titres qui parviennent tout de même à me laisser un bon souvenir. Chez Square Enix,  Stranger of Paradise Final Fantasy Origin, Valkyrie Elysium, le très sympathique mais passé inaperçu Harvestella et même Balan Wonderwolrd, tous ont su me charmer à un certain niveau malgré leurs défauts. Alors lorsque j’ai vu que Forspoken était condamné avant même d’être disponible, je me suis dit qu’il y aurait peut être possibilité que l’on s’entende…

De l’art du déplacement

Dans Forspoken, nous incarnons Frey Holland, une jeune fille paumée de New York, qui se retrouve  mystérieusement transportée dans le monde d’Athia. Désignée héroïne malgré elle, Frey devra se surpasser pour affronter les Bêtes de brume et les Tanntas, matriarches destructrices et toutes-puissantes qui règnent sans partage sur Athia afin de trouver un moyen de rentrer chez elle. Elle sera accompagnée d’un mystérieux bracelet, Krav, doté de la parole qui fera office de guide dans ce territoire inconnu.

Je ne suis pas particulièrement fan des titres en monde ouvert, je suis généralement assez vite découragé par le nombreuses sollicitations que ce genre de jeu à offrir. Et pourtant, deux points m’ont permis de dépasser mon appréhension initiale, le parkour et le lore du titre. Concernant le premier point, j’ai trouvé les possibilités assez grisantes et un excellent moyen pour inciter à l’exploration. Puis-je accéder au sommet de cette falaise? Quel est le meilleur moyen pour contourner ce monstre qui semble pour le moment trop puissant pour moi? Chaque détour était l’occasion pour moi d’apercevoir un point d’intérêt: un point de repos, un labyrinthe qui renferme cape ou collier, puzzle pour débloquer un coffre ou encore une source de magie pour renforcer mes pouvoirs. Grisé par ce mode de déplacement rapide, je m’autorisais donc à aller picorer çà et là les éléments, sans que cela ne devienne trop rébarbatif pour moi, un bon point. Si la carte peut impressionner dans les premiers instants, on se rend compte que les distances ne sont pas forcément si importantes et le coté ludique du parkour permet de casser la monotonie du trajet d’un point A à un point B. Débloquer le points de repos permet également les voyages rapides, ce qui permet d’appréhender rapidement les traversées d’un bout à l’autre de la carte très simplement.

Second point, le lore du titre. Alors on pourrait reprocher au  scénario de souffrir d’un problème de rythme.  C’est vrai, le jeu et les mécaniques de gameplay sont un peu longs à se mettre en place, alors que la fin  semble un peu trop rapidement expédiée. Cependant, j’avoue avoir été particulièrement sensible à la mythologie de l’univers, l’histoire de ses habitants, le rôle et le devenir des Tanntas et des spécificités de ce monde que l’on appréhende petit à petit par le biais de notes trouvées çà et là au cours de nos pérégrinations. Forspoken c’est aussi un univers riche que j’ai pris plaisir à découvrir. Même si certaines cinématiques manquent de mise en scène, le scénario se laisse suivre agréablement et j’ai apprécié les joutes verbales entre Frey et Krav non dépourvues d’humour. Du coté visuel, si les assets peuvent sembler assez génériques, la direction artistique est plutôt réussie et confère au monde d’Athia quelques environnements assez plaisants à l’œil.  Coté musique, je les ai trouvées elles aussi réussies, mention spéciale au Thème de Frey qui accompagne l’écran titre et que j’apprécie particulièrement.

Coté gameplay du bon et du moins bon. Si le parkours est incontestablement une réussite puisqu’il réduit les temps de déplacement et favorise l’exploration, certaines situations exigent que l’on s’y reprennent en plusieurs fois. Le monde d’Athia laisse une grande place à la magie et Frey dispose d’un arsenal assez conséquent. Magie défensive assignée aux gâchettes gauche (avec roue de sélection sur L1 et action sur L2) et le pendant offensif coté droit, les possibilités deviennent de plus en plus nombreuses au fil du temps et il faut l’admettre, le tout est parfois un peu difficile à bien gérer.  Les combats sont cependant très dynamiques et une fois les commandes appréhendées, le tout s’avère plutôt jouissif. Avec de nombreuses améliorations des capacités magiques, de boost des capes, colliers et même vernis à ongle qui octroient à Frey des bonus supplémentaires, la customisation de notre héroïne est extrêmement complète et l’on pourrait parfois se sentir perdu, au risque de favoriser un type de sort et de laisser les autres de coté.  Du coté des griefs, on notera un lock vraiment très capricieux mais rien qui n’ait vraiment gâché mon expérience de jeu qui aura duré une vingtaine d’heures pour boucler la trame principale. Le jeu devrait vous occuper bien plus longtemps si vous désirez explorer chaque recoin de la carte.

Au final, Forspoken est pour moi est bonne petite surprise. Loin de la catastrophe annoncée, j’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir ce monde et me suis surpris à apprécier flâner çà et là dans ce monde ouvert alors que ce n’est pas particulièrement mon habitude. Un titre qui saura peut être vous charmer si vos attentes sont mesurées. De nombreux titres sont susceptibles de plaire si l’on prend le temps de les apprécier tout simplement pour ce qu’ils ont à offrir et non pour ce qu’ils auraient dû nous offrir.

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Et puisque deux avis valent mieux qu’un, retrouvez également le test du jeu sur Actua.blog

En conclusion
J'ai beaucoup aimé parcourir le monde d'Athia. Des petites pointes de parkours grisantes, picorer çà et là ce qui m'intéressait, découvrir la mythologie du titre...Le tout dans des environnements plutôt réussis avec une ambiance musicale au diapason. Alors certes le jeu n'est pas exempt de défauts, la répétitivité du genre bien sûr, une construction de la narration perfectible mais j'ai passé un bon moment. On dit souvent qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture, Forspoken est un livre qu'il ne faut pas juger avant de l'avoir lu.
J'aime:- Un mode ouvert riche et plutôt joli
- Le parkours
- Le dynamisme des combats
- Un univers qui a su retenir mon attention
- Des pointes d'humour bienvenues
Je n'aime pas:- Le lock est un supplice
- Difficile de jongler parmi toutes les magies

Support: PS5, PC  Editeur: Square Enix- avis réalisé sur PS5