J’avais beaucoup apprécié The Liar Princess and the Blind Prince (avis disponible ici) et lorsque NIS America a annoncé The Cruel King and the Great Hero, un RPG qui partage son inspiration artistique (on reconnaît bien la patte Sayaka Oda), mon intérêt s’est mis à grandir.
Dans The Cruel King and the Great Hero, une jeune fille, Yuu, entreprend un long périple afin de devenir une grande héroïne. A ses côtés se tient un dragon redoutable, Cruel King, qui veille sur elle depuis la mort du père de Yuu. Cependant, la vérité sur le passé du roi dragon est sur le point de refaire surface, menaçant ainsi leur tranquillité….
Je n’en dirai pas plus sur le scenario pour ne pas spoiler l’aventure, après tout un RPG est fait pour être vécu et chacun aura son propre ressenti, pour m’attarder un peu plus sur mon ressenti vis à vis du jeu et le rythme global de ce dernier.
Un titre qui se coupe d’une partie de son public
Doté d’une direction artistique absolument sublime, bien mise en valeur par un choix harmonieux de tons pastels, le jeu propose de nombreuses quête annexes où vous devrez venir en aide aux différents personnages rencontrés et bien sûr une trame principale qui devrait vous occuper une douzaine d’heures environ. Mentionnons aussi la beauté de la bande son qui, bien que légèrement répétitive, accompagne merveilleusement notre aventure.
Tout dans le titre montre que celui-ci a pour vocation principale de s’adresser aux plus jeunes: du tutoriel des premières heures qui explique chaque fonctionnalité pas à pas, à la douce voix de la narratrice qui accompagne notre périple, en passant par l’univers et le design mignon des différents protagonistes. En réalité le titre explore un large panel des possibilités que peut offrir un jeu du genre sans rentrer dans la complexité que les titres d’aujourd’hui cherchent à proposer pour se démarquer.
Seulement le titre n’est proposé qu’en Japonais sous titré en Anglais. Plutôt dommage pour un titre qui vise à priori un jeune public qui ne pourra ici pas profiter seul du titre.
Un titre classique
Alors que reste t-il pour les joueurs plus aguerris et plus à l’aise avec l’anglais? Et bien un titre sympathique mais qui manque néanmoins de rythme. Dans un premier temps, notre héroïne aurait gagné à se déplacer plus rapidement. Aussi jolis que soient les décors, on a souvent l’impression que Yuu se traine pour aller du point A au point B (les déplacements sont rectilignes) et le fait que les combats soient aléatoires et plutôt fréquents hache encore plus l’aventure. Conscient de cela, les développeurs ont introduit un concept plutôt intéressant: au fur et à mesure de votre montée en niveaux, et pour peu que vous dépassiez le niveau des monstres de la zone, les combats se feront moins nombreux. Une bonne idée, mais la montée en niveau n’étant pas très rapide, l’équilibre n’est pas toujours atteint. De plus, le titre emprunte un petit coté Metroïdvania, vous obligeant à de nombreux aller-retour entre les différentes zones visitées ce qui accentue encore un peu plus la lenteur générale qui se dégage du titre.
Les combats ajoutent aussi à ce sentiment de peut mieux faire. Non pas qu’ils soient ratés, ils offrent un bon challenge (du moins avant d’avoir complètement assimilé le système de recharge pour déclencher vos capacités) et des options intéressantes, mais ici encore rien de bien original. On retrouve la classique montée en niveau qui améliorera vos statistiques, ainsi que l’équipement et les accessoires qui viendront ajouter certaines compétences. Vous combattrez le plus souvent à l’aide de deux personnages, votre compagnon devant être minutieusement choisi parmi les personnages qui se joindront à votre groupe. On apprécie le soin apporté à la mise en scène et les petites touches de mignonnerie comme lorsque notre héroïne lance avec fierté un sort de feu, feu provenant en réalité de son mentor le dragon camouflé dans les fourrés.
Les mini quêtes seront récompensées entre autre par l’obtention de fleurs qui pourront être utilisées pour débloquer des petits bonus, un moyen sympathique de s’y intéresser et de rajouter un peu de durée de vie.
A noter que j’ai parfois observé quelques chutes de framerate voire un gros freeze de plusieurs secondes en mode portable, rien d’alarmant mais il est bon de le signaler.
The Cruel King and the Great Hero a le défaut de ses qualités. Il propose une parfaite initiation au genre mais le fait de ne pas l’avoir traduit exclut de nos jours sa cible principale, les jeunes. Reste la possibilité d’y jouer en famille pour faire découvrir une jolie aventure à notre progéniture ou un petit passe temps entre deux jeux consistants pour les anglophones ou les vieux de la vieille qui jouaient aux vestiges du passé le dictionnaire sur les genoux.
En conclusion | ||
The Cruel King and the Great Hero est une jolie aventure qui aura malheureusement du mal à toucher un large public. Pas assez accessible pour les plus jeunes car proposé en anglais, trop simple dans son approche pour les plus aguerris, il devrait néanmoins toucher les joueurs qui ont su conserver leur âme d'enfant. Doté d'une direction artistique fabuleuse et d'une jolie bande son, ce titre simple mais efficace souffre de quelques problèmes de rythme que les plus rêveurs sauront néanmoins pardonner. | ||
Devrait plaire: | - La jolie direction artistique de Sayaka Oda - De très jolies musiques - Une ambiance bonne enfant - Un titre pour les plus jeunes (mais) |
|
Pourrait ne pas plaire: | - Japonais sous titré Anglais, les jeunes devront être accompagnés - Un jeu globalement trop lent - Simple, efficace mais sans réelle surprise |
Support: Switch, PlayStation 4|5 Editeur: NIS America – testé sur Switch à partir d’un code fourni par l’éditeur