[AVIS] Voice of Cards: The isle dragon roars

Après Nier, Yokô Tarô frappe là où on ne l’attendait peut être pas. RPG sous forme de jeu de cartes, le titre ne fait aucune concession dans son approche: il faut y adhérer sans condition pour être transporté dans son monde. Mais si vous vous y abandonnez, il y a peu de chances que vous le regrettiez. Avant toute chose, je vous invite à faire la démo du titre disponible sur les différents stores: d’une parce que cela vous donne un bon aperçu du titre et de deux, car cette démo s’avère être une préquelle au jeu. Vous y découvrirez donc un versant de l’histoire qui ne sera que très vite évoqué dans la version finale du titre.

Dans Voice of Cards: The isle dragon roars , vous allez suivre votre avatar, Aragon, dans son aventure pour vaincre un dragon récemment réveillé qui menace le monde et ses habitants. Vous serez en premier lieu accompagné de Lazuli, un monstre qui semble très attaché à notre héros et d’Onyxa, une sorcière adepte de magie noire. Par la suite vous serez amené à rencontrer d’autres personnages hauts en couleurs mais je vous laisse le soin de découvrir la plus grande partie d’entre eux. Tout au long de l’histoire vous devrez prendre des décisions quant à la suite de vos aventures et participer à des combats au tour par tour qui se dérouleront sur un plateau, comme dans les jeux de rôle sur table traditionnels.

Une mécanique bien huilée

Le titre rappellera quelques souvenirs aux amateurs de jeu de rôle papier. Le monde que vous allez parcourir est représenté sous forme de cartes qui se retourneront sous le passage de votre pion symbolisant votre équipe. Il y aura deux écoles, celui qui se risquera à foncer vers l’objectif, risquant de louper quelques surprises sur sa route ou le joueur curieux qui retournera chacune des cartes qui se présentera à lui, révélant ainsi événements spéciaux et trésors et bien sûr des combats.

Amis du combat aléatoire vous allez être servis, mais que les autres se rassurent le titre est suffisamment prenant pour que cela ne soit pas une corvée.  Vous affronterez donc des monstres, en solo ou en groupe, grâce aux différents membres de votre équipe (jusqu’à 3 personnages en même temps). Chaque carte dispose d’un certain nombre de points de vie, d’un niveau d’attaque et de défense et peut présenter une faiblesse contre un élément (feu, eau, etc…). En acquérant de l’expérience, vous pourrez également apprendre des techniques spécifiques, d’attaques, de magie ou de soutient qui pourront être utilisées en combat via les gemmes, la mana du titre. Chaque tour une gemmes vous est octroyée, libre à vous de l’utiliser pour déclencher une technique à bas coût (1 gemme) ou à capitaliser pour user au prochain tour d’une technique plus puissante. A noter que certaines techniques nécessitent le jet de dés, autre référence au jeu de plateau, qui introduit donc une certaine part de hasard dans les joutes. S’instaure donc au fil du jeu une certaine stratégie qui nécessite une bonne concentration et une bonne connaissance des ennemis et des techniques pour tirer parti du système de combat, ce qui le rend réellement intéressant et accrocheur.

Vous pourrez customiser votre équipe en achetant de l’équipement (armes/armures) ou des accessoires pouvant vous rendre plus résistant contre les éléments dans les boutiques que vous trouverez au sein des villages. Vous pourrez également vous soigner en passant une nuit à l’auberge et acheter potions et autres sortilèges dans les échoppes dédiées.

Un titre simple mais enchanteur

Le titre n’est bien sûr pas un étalon technique mais tout ceci s’efface face à la direction artistique de Kimihiko Fujisaka absolument magnifique. Chaque personnage principal a bénéficié d’un soin tout particulier et quelques secondes à visualiser les illustrations suffisent à se faire une idée sur le caractère du personnage. On pourra donc regretter que les personnages secondaires n’aient pas bénéficié de la même approche; non pas que les illustrations soient ratées mais par le fait que les mêmes illustration soient largement réutilisées pour les villageois ou que le bestiaire ne soit pas plus varié. Ce qui n’est pas le cas des élément de jeu comme la table, le pion, le plateau de jeu, les dés, ou le dos des cartes qui peuvent être customisés par le biais de DLC ou en remportant certains duels via un mini jeu présent dans chaque village: vous ne serez pas surpris qu’il s’agisse là aussi d’un jeu de cartes.

Un jeu dans le jeu

Ce mini jeu, qui tire réellement son potentiel en multijoueurs (jusqu’à 4), vous propose de créer des paires de cartes ou des suites. Vous pourrez ainsi former jusqu’à 4 combinaisons et le joueur ayant réalisé le total de points le plus élevé sera déclaré vainqueur. Plutôt simple initialement, le titre s’enrichit ensuite de quelques variantes qui feront intervenir des techniques particulières, des malus ou bonus et le terrible joker, synonyme de futures disputes avec vos amis. Un petit jeu qui s’avère au final bien plus riche qu’il n’y parait et qui permet de relancer le titre encore pendant quelques heures une fois l’aventure principale terminée.

Votre meilleur compagnon, le narrateur

Si je vous ai déjà parlé de la très jolie direction artistique, on ne peut passer sous silence celui qui vous accompagnera tout au long de l’aventure. Si le titre propose des sous titres français, seul l’audio japonais et anglais seront de la partie. J’ai opté pour la version anglaise contée par Todd Haberkorn, (Monster Hunter Rise, Lost Judgment…) et je dois avouer que son phrasé quelque peu nonchalant fait totalement mouche. J’ai vraiment pris un grand plaisir à l’écouter me conter mon aventure et je ne saurai que trop vous conseiller d’effectuer celle-ci au casque pour profiter de la narration mais aussi de la sublime OST que propose le jeu. Une OST sublime mais quelque peu limitée quant au nombre de pistes, dommage. Autre bémol, et c’est quelque chose que ne je ne comprends toujours pas, la discordance entre le nom des héros proposés par défaut et leur nom à l’oral. Difficile de trouver une justification au fait qu’Onyxa et Lazuli à l’écrit deviennent Mélanie et Mar à l’oral par exemple. Il fallait bien une fausse note.

Vous l’aurez compris Voice of Cards est un énorme coup de cœur que je ne saurai que trop vous recommander. Essayez la démo en premier lieu et je suis certain que vous vous laisserez charmé par cette production atypique mais tellement attachante.

En conclusion
Il est des titres dont on tombe amoureux au premier regard, Voice of cards est de ceux-ci. Doté d'une direction artistique qui ne saurait vous laisser indifférent, Voice of Cards combine à celle-ci une narration de qualité ainsi qu'un gameplay aux petits oignons. On pourrait regretter une certaine répétitivité dans certains aspects du titre ainsi que certaines incohérences mais cela serait vraiment chercher la petite bête. Voice of cards fait partie de ces petites pépites que l'on est heureux de découvrir et qui laisse un vide une fois terminées, fortement recommandé.
J'aime:- Une autre vision du RPG
- La narration sublimée
- La bande son, l'extase auditive
- La direction artistique, l'extase visuelle
- Plusieurs fins disponibles
- Le mini jeux de cartes
Je n'aime pas:- La discordance entre noms par défaut (texte écrit) et noms oraux, incompréhensible
- Assez simple dans l'ensemble
Support: PS4|5, Switch, PC  Editeur: Square-Enix  – testé sur Switch à partir d’une version commerciale