[AVIS] Disgaea 6 Defiance of Destiny

disgaea 6

Le célèbre Tactical RPG de Nippon Ichi Software est enfin de retour dans un épisode où nous allons suivre Zed, un zombie prétentieux dans sa quête pour réduire à néant le Death-tructor Divin. Au programme une nouvelle mécanique d’Ultra-Réincarnation et des personnages hauts en couleur pour défier le destin.

Un peu de nouveauté, une technique qui a le hoquet

Plutôt que de vous conter l’histoire de bout en bout au risque de dénaturer tout l’intérêt du titre, je vais plutôt m’intéresser aux ajouts que procurent ce sixième épisode à la série. Disgaea était connu pour une 2D sympathique et un character design attachant. Ce sixième épisode décide d’introduire la 3D pour les personnages et les scénettes d’attaque pour le pire et le meilleur. Limite de la Switch ou manque d’optimisation poussée, le titre nous propose 3 modes d’affichage censés permettre à chacun de s’y retrouver: Performance, Balancé ou Jouabilité.

Le mode performance est celui qui offrira la qualité graphique la plus poussée au détriment de grosses chutes de framerate en certaines occasions, chutes qu’on ne s’explique pas vraiment le titre n’étant pas non plus des plus exigeants à première vue. Le mode jouabilité s’attache à offrir un framerate à 60FPS mais que l’on aura vite fait de mettre au placard tant le rendu flou fera pâlir un Peter Parker pré-piqure sur Switch Lite et que la bouillie de pixels ne sera pas plus digeste sur l’écran TV. Reste le mode balancé qui offrira un framerate pas optimal mais un chouia plus stable en proposant des graphismes acceptables…faute de grives….

Le slider ci-dessous vous offre une comparaison entre mode performance et mode Jouabilité

Ce Disgaea 6 s’offre un petit coté Dark Souls, puisque cela semble être à la mode, avec l’Ultra-Réincarnation. Pour simplifier, Zed va mourir de nombreuses fois afin d’atteindre une puissance suffisante pour vaincre son terrible ennemi. A chaque mort vous conserverez certaines caractéristiques tout en retombant au niveau 1 et en perdant tous vos objets.  Mais heureusement vous ne serez pas seul dans votre quête. Vous aurez la possibilité d’être accompagné lors de votre périple soit par des personnages propres à l’aventure, soit par des personnages que vous aurez créés. Via le hub central qui s’étoffera en fonctionnalités tout au long de votre aventure, vous pourrez donc invoquer des compagnons parmi une vingtaine de classes disponibles. 20 classes reste un nombre raisonnable, mais cela reste largement inférieur (moitié moins) aux classes proposées dans l’épisode précédent.  Les compétences sont désormais propres aux classes et non plus aux armes ce qui modifie la façon de customiser les personnages. Dorénavant vous devrez les réincarner dans une classe différente pour leur apprendre de nouvelles capacités.

Classique dans le fond, simplissime parfois

En dehors d’une somme des dégâts qui pourrait étonner dans un premier temps les habitués d’autres T-RPG, les combats se déroulent de manière assez classique. Le terrain de jeu est représenté en 3D isométrique, assez classique pour ce type de jeu, mais il est parfois assez difficile de sélectionner correctement la case voulue. Les attaques peuvent s’effectuer en combinaisons avec vos partenaires pour maximiser les dégâts et vous pourrez bien sûr utiliser la magie en cours de combat. A noter que le déclenchement de l’attaque s’effectue via un menu différent de celui de la fin du tour ce qui en pratique ne s’avère pas des plus ergonomiques. Vous risquez de vous sentir un peu perdu en début d’aventure.

Le combat automatique ou tueur de jeu, est une fonctionnalité qui permet à l’IA de prendre votre place. Si celui-ci s’avère utile pour le farm, je n’y vois au final pas énormément d’intérêt si le prix à payer est de se passer du cœur même du jeu. L’option a le mérite d’exister pour les moins patients et reste bien sûr totalement facultative.

J’évoquais le hub plus tôt dans l’article ce dernier étant donc le point central pour effectuer des quêtes secondaires (afin de débloquer de nouvelles classes de personnages par exemple), se rendre à l’hôpital (moins utile que précédemment car vos personnages sont automatiquement soignés après chaque bataille) ou encore parcourir les mondes objets, des niveaux supplémentaires  permettant de booster vos armes et accéder à d’autres fonctionnalités que je vous laisse découvrir par vous même.

L’Intelligence Maléficielle fait également son apparition. Elle permet de conditionner vos coéquipiers afin d’effectuer une action spécifique sous certaines conditions: par exemple le soigner lorsque ses points de vie tombent sous un certain seuil. Combiné avec le mode auto, vous comprendrez que Disgaea 6 réussi à devenir, dans de mauvaises mains, un jeu dans lequel on devient plus spectateur qu’acteur.

Disgaea 6 introduit donc de nouvelles fonctionnalités qui combinées entre elles peuvent nuire à l’intérêt même du titre en le simplifiant à outrance.  A vous de faire les bons choix pour profiter de l’histoire, classique mais toujours pleine d’humour (propre à la série), et proposée avec des sous titres français.

En conclusion
Je n'ai pas été particulièrement conquis par ce sixième épisode qui me semble être plus un épisode de transition qu'autre chose. L'introduction de la 3D pour les personnages introduit des baisses de performances qu'on ne s'explique pas vraiment et nous passerons sous silence le mode jouabilité tout simplement honteux. Les nouvelles fonctionnalités d'accessibilité tentent d'attirer les joueurs vers un genre habituellement exigeant en supprimant bonnement et simplement tout le sel du genre. Pas un mauvais titre car soutenu par le capital sympathie et l'humour propre à la série mais pas un très bon titre non plus. A réserver aux fans.
J'aime:- Un sixième épisode qui tente des choses
- L'humour propre à la série
- Proposé avec sous titres français
Je n'aime pas:- Le mode jouabilité, un supplice pour les yeux
- Moins de classes sans qu'on sache trop pourquoi
- De nouvelles fonctionnalités d'accessibilité qui ruinent l'intérêt du jeu si on en abuse
Support: Switch Editeur: NIS America  – testé sur Switch à partir d’une copie fournie par l’éditeur.