Avec Resident Evil Village, Capcom continue d’emprunter la voie initiée par le septième épisode en reprenant sa vue subjective ainsi que son protagoniste, le malheureux Ethan Winters, désormais exilé en Europe de l’Est avec sa famille. Une suite directe du 7 donc, où notre chat noir Ethan va devoir partir à la recherche de sa fille, enlevée dès les premières minutes du jeu.
Encore un survival?
Très proche du 7 dans son gameplay lié à la vue subjective (la VR en moins), RE8, pour faire court, se rapproche également du quatrième épisode à la fois dans sa thématique du village hostile mais également par quelques éléments de gameplay comme la gestion de son inventaire. Le titre vous permettra en effet de récupérer de nombreuses armes qui nécessiteront de les agencer correctement pour respecter un nombre de cases qui vous est alloué. Signe que Capcom souhaite rendre la chose le moins pénible possible et donc rendre le titre accessible au plus grand nombre, les ressources nécessaires à l’élaboration des soins et munitions mais aussi les objets clés sont tout simplement exclus de cette problématique. Vous devrez donc principalement vous focaliser sur la gestion de vos armes; attention une arme mise de cotés sera perdue. Il sera donc préférable d’essayer de la vendre au préalable à une figure empruntée elle aussi au quatrième épisode, le fameux marchand, auprès duquel vous pourrez acheter munitions, soins mais aussi booster votre équipement.
Avec l’épisode 7, Capcom avait entamé son émancipation vis à vis du bestiaire zombies/créatures mutantes propre à l’ADN de la série. C’est encore plus marqué dans cet épisode qui pioche désormais dans la littérature fantastique avec la présence de Vampires, Lycanthropes et autres joyeusetés. Une variété bienvenue par rapport au 7 mais qui tend à éloigner d’avantage cet épisode de ses ancêtres. D’autant plus que le titre glisse encore plus du coté action, la peur ou plutôt l’angoisse se faisant plus que discrète, les jumpscares bien placés étant efficaces mais peu nombreux. Resident Evil nouvelle formule finit par glisser du coté du FPS horrifique plutôt que du Survival Horror dont il se revendiquait être le plus fervent représentant à défaut d’en être le géniteur.
Une structure classique
Le village, mis en avant dans le titre du jeu, tient bien évidemment une place prépondérante dans l’aventure. Véritable place centrale du jeu, on pourrait dans un premier temps penser que Capcom a souhaité introduire une part de liberté dans l’exploration de son jeu. Malheureusement, on se rend vite compte que ce « hub » central n’en est pas un, puisque les zones qui y sont rattachées doivent êtres visitées dans un ordre bien précis. Peut être pour une prochaine fois?
S’il y a quelque chose qu’on ne peut reprocher à RE8, c’est la qualité de ses environnements, de sa direction artistique dans son ensemble et de l’ambiance générale qui s’en dégage. Le titre, même si certains brandiront la pancarte du « Ce n’est pas next gen » sans réellement savoir ce qu’est la next gen, offre des environnements réussis, notamment en intérieur, même si j’ai été plus sensible au charme de la première partie du titre qu’à celui de la seconde.
La durée de vie de RE8 se situe dans la moyenne des autres épisodes, une petite dizaine d’heures lors d’un premier run, mais il s’agit là de 10 heures bien remplies, durant lesquelles on ne s’ennuie pas une seconde. Le jeu propose un rythme assez soutenu et s’il est résolument orienté action, il parvient néanmoins à insuffler une dynamique supplémentaire par l’agencement des séquences action/énigmes-exploration.
En empruntant la piste initiée par son ainé, Resident Evil 8 glisse encore un peu plus sur les pentes du jeu d’action/horreur en perdant encore un peu plus de sa composante survival. Rarement, voire jamais, à court de munitions et de soins, le jeu possède néanmoins certains marqueurs propres à la série pour en justifier son appartenance. A adresser en premier lieu aux fans du 7 dont il est très proche ou à ceux qui acceptent qu’Umbrella ne soit rien de plus qu’une référence lambda.
En conclusion | ||
Resident Evil Village est le digne successeur du septième épisode. Même protagoniste souffre douleur, vue FPS, gameplay identique, nous sommes en terrain connu ou plutôt en terrain familier tant la série semble désormais sur la nouvelle route empruntée par RE VII. Exit donc l'aspect survival pour épouser le genre action-horreur dans lequel le titre trouve confortablement sa place. Un changement de cap probablement nécessaire pour la survie (ah ah) de la série, bien supporté par une belle direction artistique et un bestiaire renouvelé mais pas dénué d'intérêt. Il est désormais bien difficile de lier cet épisode à se prédécesseurs mais est-il nécessaire de chercher à le faire? Resident Evil est mort, vive Resident Evil. | ||
J'aime: | - La direction artistique réussie - Le bestiaire plus intéressant que dans le 7 - Un rythme soutenu |
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Je n'aime pas: | - Un scénario anecdotique - Laissez les mains d'Ethan tranquilles - L'aspect Survival définitivement enterré - Malgré quelques références, il devient difficile de créer un lien avec ses ainés. |