[AVIS] Yakuza: Like A Dragon

Yakuza dragon

J’attendais ce Yakuza 7 ou Like a Dragon en occident avec curiosité et une certaine appréhension. Curiosité, puisqu’après 6 épisodes dans la peau de Kazuma Kiryu, j’éprouvais une certaine lassitude vis à vis de la série qui, malgré ses grandes qualités, peinait à trouver un souffle nouveau. Appréhension, car l’annonce d’un changement de mécanique de gameplay, dans laquelle paradoxalement on se sentait à l’étroit mais confortable, pour un virage RPG pouvait être le renouveau salvateur ou au contraire mettre à mal la série. Ce Yakuza a t-il les épaules assez solides pour supporter l’héritage de ses prédécesseurs? C’est ce que nous allons essayer de voir.

Un nouveau héros

Exit donc la charismatique  Kiryu, place ici à Ichiban. Un jeune Yakuza dont la fidélité à son chef de clan n’est plus à démontrer. Une fidélité si sincère et innocente qu’elle en est touchante, comme l’amour inconditionnel qu’un fils pourrait porter à son père. Elle est même si forte qu’il n’hésite pas une seconde à endosser la responsabilité d’un crime qu’il n’a pas commis, pour le bien de son clan et la promesse d’une reconnaissance à la hauteur.

Seulement tout ne se passe comme prévu. A sa sortie de prison, après 18 longues années, le pauvre Ichiban se retrouve seul. Délaissé par ses pairs, en quête de réponse, il ne trouvera pourtant que le chemin d’une balle qui le laissera pour mort dans les poubelles de Yokohama, nouveau territoire de cet épisode.  Il y fera alors la rencontre de Namba, un SDF et Adachi, un ex-policier qui formeront avec Ichiban et d’autres protagonistes, un groupe en quête de vérité. Car c’est là l’une des nouveautés de ce Yakuza, nous ne sommes plus seul mais au sein d’un groupe dont nous devrons tirer le meilleur parti de ses membres.

Outre ces quelques phrases d’accroche avec lesquelles vous êtes déjà certainement familier, je ne m’avancerai pas plus dans la découverte du scénario. Car à l’instar des autres épisodes de la série, le scénario doit se vivre. Sachez simplement que ce dernier est réellement captivant, et même si les pièces du puzzle ne sont pas des plus originales, les nombreux rebondissements font que l’on est tenu en haleine de bout en bout.

Par petites touches, par le biais de son voyou au grand cœur, le jeu nous distille sa vision de la société, des classes pauvres à la magouille politique, toujours sous couvert de l’humour et du n’importe quoi général même si le titre se révèle un peu plus sage que ses ainés dans certaines des activités proposées.

C’est toujours du n’importe quoi

Le jeu se dote donc d’une composante RPG dans lequel vous dirigerez un groupe, le plus souvent de quatre protagonistes. Qui dit RPG, dit caractéristiques, expérience, classes et ce Yakuza Like a Dragon n’échappe pas à la règle. Mais rassurez vous, le jeu conserve tout de même son grand principe du n’importe quoi général. Que ce soit le SDF qui jettera du pain sur ces ennemis pour attirer les pigeons et blesser ses adversaires, l’idol qui se battra à grand renfort de glace ou encore les différents ennemis allant du pervers exhibitionniste au salary man; le jeu est un sanctuaire d’humour potache japonisant, à la limite du cliché. Le tour par tour s’avère au final très dynamique, le jeu distillant çà et là quelques petites interventions du joueur, que ce soit dans une parade active (appuyer sur le bouton correspondant dans le bon timing) ou octroyant un petit bonus lorsque le joueur s’avère assez rapide pour ordonner à son avatar de frapper un adversaire encore au sol.

 

Musicien, maitresse SM, chef, danseur…les jobs et leurs caractéristiques propres sont nombreuses et vous pourrez créer une équipe à votre image, même s’il est conseillé de se réserver un petit soigneur et un grosse brutasse comme dans de nombreux titres du genre.  D’ailleurs, comme un clin d’œil, les références au maitre Dragon Quest sont nombreuses et c’est un vrai plaisir de les découvrir.  Dragon Quest n’est d’ailleurs pas la seule référence puisque les ennemis que vous rencontrerez pourront être renseignés dans un index et porteront ici le nom de sujimons (Bastonnez les tous) et les invocations de Final Fantasy sont également de la partie sous forme de délires visuels qui vous permettront notamment de lancer une attaque d’écrevisse sur vos ennemis. A noter que ces « invocations » s’avèrent payantes passée la première utilisation, elles doivent donc être utilisées avec parcimonie. Cependant leur puissance n’étant pas inconsidérée, vous n’aurez que peu tendance à en abuser.

Yakuza 7

Malgré une zone assez restreinte, le jeu fourmille de petites choses à faire et/ou découvrir. Aux Mini quêtes, souvent amusantes, et au travail d’héros à temps partiels qui vous permettront d’obtenir argent, objet,  nouvelles invocations et surtout de l’expérience pour booster vos statistiques, le jeu ajoute les traditionnelles salles d’arcade (pour lesquelles on regrettera le manque de nouveauté), la gestion d’entreprise ou encore les courses de Dragon Kart ou de récupérateur de canettes en aluminium. Et cela n’est qu’une petite partie des possibilités qui vous sont offertes et que vous découvrirez vous même avec bonheur si vous n’avez pas été encore spoilé.

En suivant de manière régulière la trame principale et les mini quêtes, le gain d’expérience vous permet de passer sans encombre une grande partie du jeu. Attention cependant à certains points qui vous demanderont d’être préparé en conséquence, vous obligeant alors à farmer quelques peu dans les endroits appropriés mais aussi à vous équiper avec les meilleurs armes, les plus adaptées au job que vous aurez choisi. Et il est plutôt conseillé de prendre ces avertissement au sérieux, la défaite vous délaissant d’une partie de votre argent si durement obtenu.

Une réalisation solide

Mon avis a été réalisé sur Xbox One X et cette version s’avère techniquement réussie. Les ralentissements sont plutôt rares, la ville détaillée, pleine de couleurs et les rues animées même si l’on note de temps en temps quelques petits pop-up ça et là.  Les temps de chargement sont très raisonnables. Si on apprécie que notre perso puisse enjamber les barrières, on notera que les personnages en combat ont parfois tendance à buter bêtement contre un obstacle avant de se recaler pour aller frapper leur ennemi, rien de très gênant cependant.

Le jeu propose des sous titres en français et même si je préfère les dialogues en japonais (pour l’immersion), les dialogues en anglais s’avèrent être de qualité.

Yakuza Like a Dragon est parvenu à balayer d’un revers de la main les quelques doutes que son annonce avait pu créer en moi. J’ai été absolument conquis par cette nouvelle approche et par ce nouveau héros, touchant de par sa fragilité initiale et par la force dont il fait preuve au fur et à mesure de l’histoire. Un épisode, qui en ce qui me concerne, s’installe sans difficulté au top de la saga, preuve qu’une remise en question lorsqu’elle est maitrisée peut toucher au divin.

En conclusion
Après de nombreuses aventures en compagnie de Kazuma Kiryu, j'avoue sans honte que la formule Yakuza finissait par me lasser. Avec l'annonce d'une tournure RPG pour cet épisode, j'étais sceptique. Cependant Ryū ga Gotoku Studio a su ici nous proposer quelque chose de nouveau tout en conservant l'ADN de la série. Le titre est un petit bijou pour le fan de longue date ou pour le petit nouveau qui ne se laissera pas rebuter par l'humour parfois potache et très japonais du titre. La composante RPG trouve très naturellement sa place et s'avère être un des nombreux atouts du titre. A la foi touchant, totalement WTF mais aussi témoin de certains maux de notre société, Yakuza Like a Dragon fait partie de ces rares titres auxquels on pense encore une fois la console éteinte. La marque des grands.
J'aime:- Un personnage principal et des personnages secondaires attachants
- Un scénario plein de rebondissements mais bien ficelé
- Un humour omniprésent
- Des tonnes de choses à faire
- Yakuza réinventé
Je n'aime pas:- Un copier coller pour les titres disponibles en salle d'arcade
- Humour japonais, certains auront du mal

Support: PS4, Xbox One, Xbox Serie S/X prochainement sur PS5 Développeur: Ryū ga Gotoku Studio – testé sur Xbox One X à partir d’une copie fournie par l’éditeur